L'action de Zhong Xing Telecommunication (ZTE), cinquième équipementier mondial des télécoms et deuxième en Chine, s'est effondrée lundi à la Bourse de Hong Kong après un avertissement sur résultats et l'ouverture d'une enquête criminelle par le FBI pour violation de l'embargo contre l'Iran L'action de l'entreprise chinoise a abandonné 17,4% à 10,32 dollars de Hong Kong, sa plus lourde chute en un seul jour depuis près de quatre ans, retombant du même coup à son plus bas niveau depuis le 4 mars 2009. 

ZTE a prévenu la semaine dernière que son bénéfice du premier semestre pourrait chuter de 60 à 80% par rapport à la même période de l'exercice précédent. Les profits de l'équipementier chinois pourraient tomber à 154 millions de yuans soit près de 20 millions d'euros. Le groupe doit faire face à une sévère concurrence sur le bas et le milieu de gamme tandis que les prévisions de ventes de téléphones portables sont loin d'être au beau fixe en Chine.

Tributaire des investissements des opérateurs de téléphonie

Comme les autres équipementiers télécoms, le géant chinois est tributaire de la politique d'investissement des opérateurs de téléphonie. Ceux d'Asie et des Etats-Unis ont indiqué en début d'année qu'ils allaient mettre en sommeil leurs dépenses pour les reprendre au second semestre avec notamment le développement de la 4G. Bien sûr la conjoncture économique plombe les performances des sociétés du secteur.

Le groupe franco-américain Alcatel-Lucent en a fait les frais mardi à la Bourse de Paris. Le Marché ne pardonne plus aucun faux pas de l'équipementier télécoms. Et celui annoncé ce jour était celui de trop : Alcatel-Lucent renonçait à son objectif de marge opérationnelle ajustée pour l'ensemble de 2012 au vu de ses performances sur les six premiers mois de l'exercice et « compte tenu de l'environnement macro-économique difficile ». Le titre se voit logiquement renvoyé sous les 1 euro et devient officiellement une « penny stock. »

Même si ce coup de mou était plus qu'anticipé par la communauté financière, les opérateurs ne s'attendaient pas à un tel coup de massue asséné par l'équipementier télécoms. Ce dernier table désormais sur résultat opérationnel ajusté du second trimestre déficitaire de l'ordre de -40 millions d'euros, sur 3,5 milliards d'euros de revenus. Alors que les analystes étaient beaucoup plus optimistes et visaient un résultat opérationnel positif à 42 millions d'euros !

Débâcle boursière d'Alcatel-Lucent

Sur la base du carnet de commandes actuel, Alcatel-Lucent anticipe un second semestre plus élevé que le premier semestre. Cependant, à la lumière de la performance sur les six premiers mois de l'année et compte tenu de l'environnement macro-économique difficile, l'équipementier ne pourra pas atteindre l'objectif tel qu'il se l'était fixé en termes de marge opérationnelle ajustée pour l'ensemble de l'année 2012. Jusqu'à présent il prévoyait de réaliser une marge d'exploitation ajustée supérieure à celle de 2011 où elle avait atteint 3,9%. Dans ce contexte, c'était donc mission impossible. Pour avoir « de plus amples détails », il faudra donc attendre le 26 juillet prochain, jour de la publication des résultats trimestriels du groupe.

Comme Vivendi, Alcatel-Lucent était une des valeurs stars des années 2000 avec un titre qui se traitait à quelques encablures des 100 euros, au zénith de la bulle internet... De ces temps bénis, il ne reste plus que des cendres, le titre ne vaut aujourd'hui moins de 1% de ce record vieux de 12 ans. Une débâcle boursière plus de 10 années qui a été alimentée par des publications plus décevantes les unes que les autres... L'action avait tenté une timide reprise en début d'année mais sans pouvoir parvenir à s'affranchir du seuil des 2 euros. A ces cours, le titre a touché un nouveau plus bas historique ce mardi à 0,904 euro alors que le dernier plafond de l'action remontait au 6 mars 2009 à 0,906 euro...

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