Cette technique, déjà pratiquée par la Fed en novembre 2011, consiste à inverser la courbe des taux en achetant du papier d?Etat à 10 ans pour baisser les rendements sur ces maturités. Parallèlement, la Fed vend des bons du Trésor à court terme ce qui a pour effet d?augmenter les rendements à court terme. Une opération qui vise ainsi à stimuler l?investissement productif, tout en décourageant les sorties de capitaux à court terme.

Or ce type d?assouplissement quantitatif a pour effet de diminuer la valeur du dollar qui perdait de la hauteur en fin d?après midi face à l?ensemble des devises, signe que les marchés espèrent que la Fed fera un geste pour soutenir une croissance en phase de ralentissement alors que le taux de chômage repart à la hausse.

Car de fait, l'économie américaine fait de plus en plus grise mine. Alors qu'en début d'année, la Fed prévoyait une augmentation du PIB américain de 2,7% en 2012 et de 2,9% en 2013, les derniers indicateurs publiés qui prennent le pouls de l?économie américaine dévoilent des signes évidents de ralentissement. La croissance ne devait en effet atteindre que 1,8% au second trimestre, contre 1,9% au premier, loin des 2,7% de croissance annoncée en début d?année.

Mais après deux QE et un Twist, la Fed a peu de marge de man?uvre financière. Il est donc probable qu?elle attende de voir comment évoluent les perspectives économiques avant d?intervenir massivement si celles-ci s?assombrissent. Mais le troisième round d?assouplissement quantitatif, dont les marchés sont particulièrement friands, reste dans les cartons de la Fed qui pourrait utiliser sa dernière cartouche d?ici les prochaines élections présidentielles américaines en novembre 2012.

En attendant, les marchés se préparent à l?éventualité, même infime que Ben Bernanke annonce à son retour du G20, où le mot d?ordre était précisément la croissance, de nouvelles mesures d?assouplissements. Or ce type de mesures a pour effet de diluer la valeur du billet vert puisque l?on augmente la quantité de monnaie en circulation. Dans ce contexte, le dollar s?inscrivait en légère baisse de 0,09% face au yen, mais se négociait sous le seuil des 79 yens, à 78,81 au plus bas. Il reculait aussi de 0,33% contre le sterling (0,6358), perdait 0,87% contre le franc suisse (0,9455) et cédait également de 0,56% face au dollar australien (0,9815). Le billet vert plongeait également de 0,96% face à l?euro qui restait ferme et flirtait même avec le seuil des 1,27, et ce malgré l'indicateur avancé ZEW en Allemagne au mois de juin et une adjudication d'emprunts d'Etat en Espagne qui a fait apparaitre des rendements astronomiques.

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