L'euro et le dollar américain sont bien orientés face aux autres devises en attendant le verdict de la Réserve fédérale, à l'issue de sa réunion de politique monétaire qui débutera mercredi. Si la prudence est de mise, les investisseurs étant préoccupés par le spectre d'un sevrage monétaire, le marché attend surtout que Ben Bernanke, le président de la Fed, dissipe l'incertitude sur le processus de normalisation de la politique monétaire américaine.

Il s'agit plus de préparer les esprits à une diminution du rythme de rachat d'actifs, actuellement de 85 milliards de dollars par mois, que de couper brusquement le robinet à liquidités qui inonde les marchés américains depuis l'éclatement de la crise financière. D'où un léger regain d'optimisme, qui soutient la tendance haussière du billet vert. Le dollar bondit ainsi de 1,22% face au yen, pour s'échanger à 95,71 yens et grimpe par ailleurs de 0,96% face au sterling à 0,6422. La monnaie unique pointait également en hausse, notamment face au yen contre qui elle s'apprécie de 1,04% à 127,67 yens. A l'équilibre face au franc suisse (1,2319) la devise européenne s'inscrivait en légère baisse face au dollar, pour se négocier à 1,3351$. L'euro restait globalement bien orienté, soutenu par des perspectives économiques globalement plus optimistes en l'Allemagne.

L'indicateur économique avancé ZEW s'est en effet établi à 38,5 points en juin, contre 36,4 points en mai, signe que les investisseurs s'attendent à ce que la reprise dans le pays s'accélère au second semestre. Autre éclaircie dans le ciel européen de nature à soutenir la monnaie unique, les déclarations du ministre espagnol des Finances Luis de Guindos qui a affirmé que la quatrième économie de la zone euro était "en train de sortir de la récession", dans laquelle elle est plongée depuis la fin 2011.

"Ce trimestre (le deuxième, ndlr) marque un point d'inflexion, avec une croissance trimestrielle qui devrait être plus proche de zéro que de -0,5%", a estimé M. de Guindos. "Ce point d'inflexion peut indiquer que nous sommes en train de laisser dernière nous la récession", a-t-il dit, rejoignant les propos optimistes prononcés la veille par son homologue du Budget, Cristobal Montoro. Porté par ces nouvelles rassurantes, l'euro s'inscrivait en hausse de 0,85% contre le sterling (0,8573) et de 0,76% contre le dollar australien.