Australie : les sociétés pétrolières Woodside et Santos abandonnent leur méga projet de fusion

Woodside et Santos ont annoncé avoir mis fin aux discussions sur une éventuelle fusion, qui aurait donné naissance à un poids lourds du GNL. Les deux groupes énergétiques australiens n'ont pas réussi à se mettre d'accord alors qu'ils sont de plus en plus mis sous pression pour se tourner vers des sources d'énergies renouvelables.
La fusion entre Woodside et Santos aurait conduit à la création d’une entreprise pétrolière et gazière d'une valeur de plus de 50 milliards de dollars.
La fusion entre Woodside et Santos aurait conduit à la création d’une entreprise pétrolière et gazière d'une valeur de plus de 50 milliards de dollars. (Crédits : DAVID GRAY)

Ça aurait été l'un des plus grands exportateurs de gaz naturel liquéfié (GNL) au monde. Le projet de fusion entre les deux groupes énergétiques australiens Santos et Woodside est finalement abandonné. Tout deux avaient engagé des négociations dans cette optique, qui aurait conduit à la création d'une entreprise pétrolière et gazière d'une valeur de plus de 50 milliards de dollars. Mais la directrice exécutive de Woodside a indiqué ce mercredi 7 février que les discussions n'avaient pas abouti et avaient pris fin. Selon l'agence Reuters, les deux parties ne sont pas parvenues à s'entendre sur la valorisation.

« Bien que les discussions avec Santos n'aient pas abouti à une transaction, Woodside considère que le secteur mondial du gaz naturel liquéfié offre un potentiel important de création de valeur », a-t-elle précisé.

À la suite de cette nouvelle, les actions de Santos ont chuté de près de 9% et ont clôturé en baisse de 5,8%, tandis que celles de Woodside ont fini en hausse de 0,5%.

L'Australie veut redorer son image

Les deux groupes font face à de plus en plus de pression pour se tourner vers des sources d'énergies renouvelables. Et, en parallèle, leurs projets de croissance sont soumis à de plus en plus de contraintes. Les organes de régulation australiens accordent désormais une importance accrue à l'impact de leur activité sur le climat et les investisseurs sont de plus en plus réticents à l'égard des énergies fossiles.

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Il faut dire que le pays-continent est l'un des plus grands exportateurs de charbon au monde. Et son économie repose en grande partie sur les combustibles fossiles et l'exploitation minière. Une politique non sans conséquence sur le climat. Un rapport gouvernemental datant de novembre 2022 pointait ainsi les conséquences durables et profondes du changement climatique sur l'environnement. Il y entraîne une acidification et une élévation du niveau de la mer ainsi qu'une lente fonte au niveau des régions alpines australiennes. Et depuis quelques années, des phénomènes météorologiques extrêmes liés à la hausse des températures mondiales s'y multiplient.

Le gouvernement australien a souhaité réagir et redorer son image. C'est pourquoi il a conclu en mars 2023 un accord prévoyant que les 215 installations les plus polluantes du pays, telles que les mines de charbon et les centrales à gaz, devront réduire leurs émissions nettes de près de 5% par an jusqu'en 2030. Une mesure dans la droite lignée de son objectif d'atteindre zéro émission d'ici à 2050. Le pays s'est pour cela engagé à réduire d'ici à 2030 ses émissions de carbone de 43% par rapport aux niveaux de 2005. Une stratégie qui permettra de retirer quelque 200 millions de tonnes de carbone de l'atmosphère, selon l'État.

(Avec agences)

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