Les deux usines françaises de recyclage de combustibles nucléaires vont voir leur durée de vie étendue « au-delà de 2040 ». C'est ce qu'à annoncé Bruno Le Maire, ce jeudi, depuis l'usine de La Hague (Manche), l'une des deux concernées. Celle-ci, opérée par Orano, est chargée d'entreposer et de retraiter une partie du combustible nucléaire. La seconde usine est celle de Marcoule dans le Gard.
« Je viens ici vous annoncer des décisions prises lors du conseil de politique nucléaire », a déclaré le ministre de l'Economie, indiquant que « le président a décidé de poursuivre la politique de traitement et de recyclage des combustibles au-delà de 2040 ».
Une décision qui en entraîne trois autres, a-t-il expliqué : premièrement, « nous étendons la durée de vie des usines de retraitement et de recyclage de combustibles de La Hague et de Melox [Marcoule,ndlr] au-delà de 2040 ». Deuxièmement, « nous lançons les études pour la réalisation d'une nouvelle usine de fabrication de combustibles recyclés Mox sur le site de La Hague », a-t-il poursuivi. Enfin, « nous lançons également les études pour la réalisation du nouvelle usine de retraitement des combustibles sur le site de La Hague d'ici 2045/2050 ».
« Notre objectif est de garantir la réutilisation des combustibles du nucléaire français pour renforcer notre souveraineté et réduire les importations d'uranium », a-t-il justifié, assurant viser une réduction à terme de 25% de la consommation d'uranium et d'une réduction du volume de déchets ultimes de l'ordre de 75%. Et cela va entraîner « la création de milliers d'emplois qualifiés en France », a-t-il conclu.
« Le nucléaire aura une place centrale dans les grands projets nationaux »
« Le temps des grands projets nationaux est revenu et dans ces grands projets le nucléaire occupera une place centrale », a revendiqué Bruno Le Maire, qui était accompagné du ministre de l'Industrie Roland Lescure. Et ce, pour « l'indépendance de la nation française », a-t-il précisé, citant ensuite « la réindustrialisation, un impératif catégorique » et « le climat ».
« Notre objectif est que la France soit la première économie décarbonée en Europe à horizon 2040 », a-t-il rappelé, déplorant que 60% de notre mix énergétique dépende encore des énergies fossiles et ajoutant qu'« il faut que nous multipliions par deux la part de l'énergie électrique dans le mix énergétique français d'ici 2050 ».
Concernant la programmation pluriannuelle de l'énergie, « je souhaite que les Français aient leur mot à dire », a encore indiqué Bruno Le Maire. « On ne prend pas des décisions en chambres mais en associant tous les citoyens ». « Nous allons ouvrir ce débat dans les semaines qui viennent et nous verrons sous quelle forme nous traduirons ces conclusions », a-t-il annoncé.
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