« Sur la transition énergétique, nous devons travailler en collaboration avec les citoyens » (Mathieu Hanotin, Plaine Commune)

ENTRETIEN. Dans la matinée du 18 novembre, le territoire de Plaine Commune, en Seine-Saint-Denis, organise une assemblée citoyenne sur l'énergie. De quoi s'agit ? Quelles en sont les priorités ? Éléments de réponse avec son président (PS) Mathieu Hanotin, maire de Saint-Denis.
Mathieu Hanotin est maire (PS) de Saint-Denis et président du territoire de Plaine Commune depuis 2020. (crédit : wikimedia commons)
Mathieu Hanotin est maire (PS) de Saint-Denis et président du territoire de Plaine Commune depuis 2020. (crédit : wikimedia commons) (Crédits : Reuters)

La convention citoyenne pour le climat du premier quinquennat d'Emmanuel Macron fait des émules dans le Grand Paris. Le territoire de Plaine Commune organise, à partir de ce 18 novembre, une assemblée citoyenne sur l'énergie. Dans cette intercommunalité de 450.000 habitants, répartis entre Aubervilliers, Épinay-sur-Seine, L'Île-Saint-Denis, La Courneuve, Pierrefitte-sur-Seine, Saint-Denis, Saint-Ouen-sur-Seine, Stains et Villetaneuse, 80 citoyens, choisis et volontaires, participeront aux quatre sessions, d'ici à février 2024. Ce panel se doit d'être représentatif des neuf communes, mais aussi des catégories socio-professionnelles.

LA TRIBUNE: Pourquoi organisez-vous une assemblée citoyenne sur l'énergie ?

MATHIEU HANOTIN:  Les enjeux ne sont pas différents d'un territoire à l'autre, le réchauffement climatique n'est pas propre à Plaine Commune. La question que nous devons nous poser est la suivante : « comment arrive-t-on, localement, à trouver des éléments de réponse opérationnels ».

Énergie Partagée tient aussi une assemblée citoyenne en Mayenne. Est-ce que vous vous en inspirez, ou votre projet est-il totalement différent ?

Nous nous inspirons des autres initiatives, évidemment, en particulier de ce qui ne fonctionne pas toujours. Il ne faut pas que les projets meurent au bout de 6 mois. Je m'engage à ce que les conseils des territoires débattent de l'ensemble des propositions et qu'elles soient expertisées.

Qu'en attendez-vous ?

Nous ne pouvons pas prédire à l'avance ce qui va être proposé. Tout l'intérêt de cette démarche, c'est qu'elle soit suffisamment ouverte pour qu'il ne s'agisse pas d'être dans une logique d'approbation ou de désapprobation. Mais de travailler en collaboration avec les citoyens.

Quelles en sont les priorités ?

Il y a des centaines d'actions en cours aujourd'hui. Tout ce que nous faisons à Saint-Denis déjà, pour changer les matériaux dans le cadre de la combustion pour limiter l'empreinte carbone. Nous sommes un territoire pilote sur la question du réemploi et de l'économie circulaire.

Nous avons une approche très volontariste sur la production d'énergie. Notre objectif est de passer à 75% d'énergies renouvelables (EnR) d'ici 2026. Nous devons penser à tous les champs de récupération d'énergie. L'enjeu de cette assemblée, c'est de travailler avec les citoyens qui souhaitent avoir un impact à leur propre échelle. Et à celle des habitants du territoire.

De quelles compétences disposez-vous pour mettre en œuvre les propositions ?

Plaine Commune est l'acteur de référence sur les questions de transition énergétique. Nous agissons en partenariat avec les villes et les acteurs locaux, qui ont plus de proximité et de contact direct avec les usagers/citoyens.

Votre population se sent-elle concernée par les enjeux énergétiques ?

Les habitants de Plaine Commune se sentent autant concernés que l'ensemble des Français. Lorsque nous demandons aux gens ce qui les interpelle, ce sont d'abord les conséquences opérationnelles des enjeux énergétiques. Quand nous parlons de faire un réseau de chaleur à 75% d'EnR, il s'agit de limiter l'impact des énergies fossiles et ainsi, par exemple, d'éviter les îlots de chaleur.

Comment comptez-vous concilier transition écologique et afflux massif de visiteurs lors des Jeux olympiques ?

Nous sommes déjà dans le dur de l'organisation des JO. Le délai risque d'être trop court pour être un temps d'opérationnalité réel. Cela étant dit, nous disposons déjà d'une expérience réussie : la structure de la piscine olympique est chauffée à 70% par la récupération de la chaleur d'un data center à proximité.

 D'où provient le financement des projets ?

L'ensemble des travaux programmés (les productions et récupérations de chaleur, mais également les extensions de réseaux) s'élève à 200 millions d'euros, dont 58 millions d'euros d'aides de l'Agence de la Transition Écologique (ADEME) et de la Région, 1,5 M€ d'aide de la Métropole du Grand Paris, 5,8 millions d'euros de participation de la Société de livraison des ouvrages olympiques (SOLIDEO). Le reste est pris en charge par les aménageurs et dans les prix de vente de la chaleur.

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Commentaire 1
à écrit le 18/11/2023 à 12:39
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Et pour faire quoi ? Pour finir par vous agenouiller devant les lobbys financiers. Bof...

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