L'AIE augmente sa pression sur l'Opep en évoquant les stocks stratégiques

Dans un rapport publié jeudi, l'organisation donne l'alerte sur la lenteur des investissements dans le pétrole.
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Lobby de 28 pays industrialisés sur l'énergie, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a renforcé hier la pression permanente qu'elle tente d'imprimer aux pays de l'Opep, à court terme comme à moyen terme. Le conseil de l'AIE avait déjà alerté le cartel avant sa réunion de Vienne la semaine dernière, évoquant des tensions persistantes sur le marché : le prix moyen du brent atteint les 111 dollars depuis le début de l'année, et le baril de WTI revient en moyenne à 98 dollars. Hier, le président de l'AIE, Nobuo Tanaka, a enfoncé le clou en rappelant que l'hypothèse d'utilisation des stocks stratégiques restait ouverte. « Nous sommes prêts à réagir à tout moment si nécessaire », a déclaré le dirigeant, en ajoutant toutefois une réserve.

Le recours à ces stocks n'aura lieu que si l'Arabie Saoudite ne parvient pas à compenser l'absence de la Libye sur le marché international, qui risque de se prolonger jusqu'en 2014 selon l'organisation. « Une interruption longue et complexe à gérer de la production libyenne est désormais inévitable », assure l'organisation. À la perte d'une capacité de production de 1,5 million de barils par jour s'ajoute aussi une demande de pétrole croissante. Sur les cinq prochaines années, la demande devrait progresser plus rapidement que prévu dans les pays émergents, ce qui a poussé l'organisation à augmenter ses prévisions de demande annuelle de pétrole de 1,3 % par an jusqu'à 2016.

Retard dans les projets

De 88 millions de barils engloutis chaque jour actuellement, la consommation devrait atteindre 95,3 millions de barils en 2016. Or, face à cette soif d'or noir, l'offre risque de ne pas suivre. Les capacités de production disponibles, qui doivent nécessairement être supérieures à l'offre afin d'éviter toute pénurie, sont actuellement de 93,8 millions de barils par jour, et devraient progresser moins rapidement que la demande pour atteindre 100,6 millions de barils par jour en 2016. « Il y a un manque d'investissement et du retard dans les projets de développement » de nombreux pays de l'Opep, précise l'AIE. Si l'Arabie Saoudite, l'Irak, l'Angola et les Émirats arabes unis devraient augmenter leurs capacités de façon significative grâce aux joint-venture avec des « majors », d'autres pays risquent au contraire de voir leur production régresser. Ce qui pourrait être le cas de l'Iran, qui tient actuellement le second rang dans la production du cartel, et pourrait être reléguée derrière l'Irak dont la production redémarre.

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