Le montant des introductions en Bourse au plus bas depuis mi-2009

Selon Ernst&Young, le montant des fonds levés s'est limité à 15 milliards de dollars dans le monde entre octobre et novembre.
Copyright Reuters

La violence de la tempête boursière qui sévit depuis cet été a laissé des traces sur l'activité mondiale du marché primaire actions. Depuis ses plus hauts annuels du 2 mai, l'indice MSCI World Index a décroché de plus de 14 %, après avoir abandonné jusqu'à 23 % au plus fort de la bourrasque, le 4 octobre dernier.

Cette brusque remontée de l'aversion au risque, alimentée par la dégradation de la solvabilité des états membres de la zone euro, s'est traduite par deux mois chaotiques en matières d'introduction en Bourse entre octobre et novembre. Durant la période, le montant des fonds levés s'est, selon Ernst&Young, limité à 15 milliards de dollars. Soit un plus bas depuis le deuxième trimestre 2009 (10 milliards de dollars). Les pays émergents n'ont pas été épargnés par la morosité ambiante même si cette zone a totalisé entre octobre et novembre plus de la moitié des fonds levés.

Forte volatilité

Plus globalement, les sommes récoltées entre janvier et novembre s'élèvent à 156 milliards de dollars à comparer à 285 milliards de dollars pour l'ensemble de l'année 2010 sachant que le mois de décembre est traditionnellement creux sur le front des introductions en Bourse. La forte volatilité des marchés d'actions rend difficile la mise en place des projets d'appel public à l'épargne. « Les fenêtres de tir pour les introductions en Bourse sont de plus en plus étroites », constate Franck Sebag, associé chez Ernst & Young. Parmi les leviers identifiés par l'expert pour le marché primaire actions figurent «les dossiers susceptibles de sortir de la sphère du ?private equity? ». La centrale d'achat sur Internet, Groupon, en fait partie même si la société a dû faire face à la défiance des investisseurs pour les classes d'actifs les plus riqués et cote toujours en dessous de son prix d'introduction fixé à 20 dollars par action le 4 novembre dernier.

« 78 % des fonds levés sur Nyse ont été réalisés par des entreprises historiquement financées par des fonds de capital investissement ou de capital risque », note Franck Sebag. Pour lui, d'autres facteurs sont susceptibles de soutenir l'activité des introductions en Bourse tels que « les opérations de privatisation dans les pays émergents, et les transferts de cotations de sociétés occidentales sur les Bourses asiatiques comme Prada ou encore l'Occitane ».

À cela s'ajoutent les entreprises publiques faisant partie du portefeuille de participations des états membres de la zone euro, qui pourraient avoir besoin, en ces temps budgétaires difficiles, de manifester le besoin de faire entrer de l'argent frais pour éponger une partie de leur déficit.

 

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.