À Manouchian la patrie reconnaissante !

L’entrée mercredi au Panthéon du poète-résistant, communiste et franc-tireur, s’accompagne d’une vague de publications.
Missak et Mélinée Manouchian.
Missak et Mélinée Manouchian. (Crédits : © ARCHIVES MANOUCHIAN/ROGER-VIOLLET ; HRAND/ARCHIVES MANOUCHIAN/ROGER-VIOLLET)

Dans son discours, Emmanuel Macron ne prononcera pas « kian » la dernière syllabe du nom Manouchian. Ce sera le « ch » de « chat ». « Comme le fait son arrière-petite-nièce », précise-t-on à l'Élysée où l'on a conçu une cérémonie dans la tradition des grandes. À 18 h 30 mercredi, le cercueil du résistant arménien, chef militaire des francs-tireurs de la main-d'œuvre immigrée (FTP-MOI), et celui de son épouse Mélinée remonteront la rue Soufflot. Une fois posé sur la place du Panthéon, le cercueil du poète fusillé il y a quatre-vingts ans par les Allemands au Mont-Valérien sera rejoint symboliquement par ses camarades de combat sous la forme d'une scénographie innovante et spectaculaire. Sans aller jusqu'à l'hologramme, leurs visages, « incarnés » (dixit un conseiller d'Emmanuel Macron), entoureront le cercueil. Afin qu'ils soient bien les « vingt et trois » chantés par Léo Ferré. La spécificité de cette cérémonie tient à ce qu'il s'agit à la fois d'une entrée physique de deux corps - lesquels rejoindront le caveau no XIII - et d'une entrée symbolique de l'ensemble du groupe Manouchian. Une plaque, en effet, sera posée en l'honneur des 22 camarades de résistance ainsi que de leur chef, Joseph Epstein.

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« Nous sommes débordés de demandes, confie-t-on à l'Élysée. Cette panthéonisation suscite un intérêt énormissime. » Parmi les 2 000 invités - dont 1 200 pourront entrer dans l'édifice et 800 seront assis dehors sur les deux tribunes dressées pour l'occasion -, il y aura 600 collégiens et lycéens, les traditionnels invités du protocole ainsi que 400 invités de la présidence de la République, au nombre desquels le Premier ministre d'Arménie et de nombreux représentants des Arméniens de France. Les communistes seront présents en nombre, à commencer par Fabien Roussel ou encore le sénateur Pierre Ouzoulias, dont le grand-père a résisté avec Manouchian. Ce qui faillit être le cas d'un autre invité, Robert Birenbaum. Comme il le raconte dans 16 Ans, résistant*, il avait rendez-vous le 17 novembre 1943 pour intégrer le groupe de Missak Manouchian et de ses camarades. Ils furent arrêtés la veille...

* 16 Ans, résistant, de Robert Birenbaum, Stock, 176 pages, 18,50 euros.

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