Mauvais départ 1.5/4⭐️

Pour son premier film, Première Affaire, la réalisatrice Victoria Musiedlak a choisi de raconter le parcours initiatique de Nora, une toute jeune avocate jouée par Noée Abita, que l'on avait découverte dans Ava de Léa Mysius en 2017. L'idée de départ est assurément séduisante : on suit avec amusement le baptême du feu de cette jeune femme plongée sans ménagement dans l'arène policière et judiciaire d'une garde à vue. Malheureusement, la cinéaste et son actrice principale semblent avoir forcé le trait de la naïveté et de l'inexpérience absolues.

( Première affaire. © LTD / DEAN ROGERS/STUDIOCANAL )

On se dit rapidement qu'un tel manque de professionnalisme chez cette jeune avocate est invraisemblable. Le film verse alors dans sa propre caricature, entraînant tous les personnages secondaires dans une sorte de course sans nuance. On reste donc sur sa faim, puisque tout l'intérêt potentiel de cette histoire aurait été de nous montrer les complexités morales d'une entrée dans une carrière qui ne peut être innocente. A.C

Première Affaire, de Victoria Musiedlak, avec Noée Abita, Anders Danielsen Lie, François Morel. 1 h 38. Sortie mercredi.

Amy, L'étoile Filante 2/4⭐️

Une carrière fulgurante, une vie privée chaotique et une fin tragique : tout dans l'existence d'Amy Winehouse appelle le biopic. La chanteuse britannique à la voix hors norme et à la soul unique, aux textes intimes et au look des années 1950 choucroute vertigineuse, trait épais d'eye-liner et tatouages a marqué la musique dès son deuxième album, Back to Black (2006), pour lequel elle remporte un Grammy aux États-Unis. Elle y décrit sa relation sulfureuse avec Blake Fielder-Civil mais aussi avec la drogue et l'alcool, à travers des morceaux devenus des hits mondiaux tel le plus connu, Rehab. Le film de la réalisatrice Sam Taylor-Johnson dépeint surtout une Amy Winehouse côté privé, qui se débat en vain contre le harcèlement des paparazzis, l'inconstance de son compagnon et ses addictions.

( Amy l'étoile filante. © LTD / DEAN ROGERS/STUDIOCANAL)

Devant ses cuites monumentales et excès en tous genres, sa famille et notamment son père Mitch, fortement critiqué pour son attitude vis-à-vis de sa fille dans un documentaire sorti en 2015, apparaît ici étonnamment aimant et démuni devant la descente aux enfers d'Amy. Et la musique, dans tout cela ? Si l'on salue le travail de Marisa Abela, qui fait l'effort d'imiter le timbre si particulier d'Amy Winehouse et sa dégaine incroyable, la musique n'est explorée qu'à travers le prisme de la vie privée de la chanteuse... Mais même si l'on regrette que le film n'essaie pas d'explorer son génie musical, on prend plaisir à réécouter ses plus grands tubes. C.L

Back to Black, de Sam Taylor-Johnson, avec Marisa Abela, Jack O'Connell, Eddie Marsan. 2 h 02. Sortie mercredi.