Pourquoi la France pourrait arracher l’organisation des Jeux d’hiver 2030

Déposée mardi, la candidature est soutenue par Emmanuel Macron, prêt à engager les moyens de l’État, et répond à l’exigence de sobriété.
(Crédits : FRANCK FIFE/afp)

C'est un élément de poids dans la candidature des Régions Provence-Alpes-Côte d'Azur et Auvergne-Rhône-Alpes, unies sous la bannière tricolore. Dans un courrier que La Tribune Dimanche a pu se procurer, le président de la République assure son « engagement à la mise à disposition des moyens de l'État et l'ensemble des garanties demandées dans le cas où l'on retiendrait le projet français pour le dialogue ciblé ». Autrement dit, si la France passe le prochain tour - la commission exécutive du Comité international olympique (CIO) se tiendra à Paris du 28 novembre au 1er décembre - et entre dans des discussions approfondies, elle pourra compter sur l'aide, notamment financière, de l'État.

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Un « engagement » qui pèse car il rassure dès maintenant le CIO sur les moyens qui seront alloués et sur le dispositif financier qui ne devrait pas « grever les finances des Régions ». D'autant que des entreprises privées ont elles aussi assuré du leur par un courrier spécifique. Tout cela consolide les avantages que la France met en avant dans son dossier, notamment sa capacité à réutiliser à 95 % les infrastructures existantes, issues en partie de l'héritage des Jeux olympiques d'Albertville en 1992. Une « sobriété » qui répond à la volonté du CIO de déployer un nouveau modèle d'événements durables. Désigné territoire pilote de la planification écologique par Élisabeth Borne en octobre 2022, la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur montre aussi patte blanche.

Coups de pelleteuse

En face, les candidatures helvète et suédoise semblent plus fragiles. En Suisse, les coups de pelleteuse portés au glacier du Théodule afin de récupérer de la neige utile pour la Coupe du monde de ski ne plaident pas vraiment en faveur d'une attitude « sobre ». La Suède serait toujours en attente d'un soutien gouvernemental. Si elle obtient l'organisation des Jeux d'hiver 2030, la France pourra être un laboratoire idoine afin de tester des solutions de décarbonation en montagne. Les écosystèmes en Provence-Alpes-Côte d'Azur et Auvergne-Rhône-Alpes sont riches d'entreprises et de start-up innovantes tournées vers l'hydrogène notamment. Il s'agit de la solution identifiée comme la plus performante pour des usages particuliers, comme les dameuses, responsables de 95 % des gaz à effet de serre dans les domaines skiables.

Lorsqu'en janvier 2022 Renaud Muselier a lancé l'idée d'accueillir des Jeux olympiques d'hiver, un peu comme une boutade, il ne s'attendait sans doute pas à un tel effet boule de neige. C'est Christian Estrosi qui aurait joué l'entremetteur entre le président du conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur et son homologue Laurent Wauquiez. Le maire de Nice aurait aussi soufflé à Emmanuel Macron qu'il pouvait être le président des JO 2024 et celui qui laissera ceux de 2030 en héritage. La stratégie française sera-t-elle payante ? Réponse dans moins de trois semaines.

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Commentaires 2
à écrit le 16/11/2023 à 9:34
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Et si on attendait de voir comment les jeux de 2024 vont se passer?

à écrit le 12/11/2023 à 15:16
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Ben non !!! Ceux de 2024 été se révélant tous les jours une belle c..., on ne va pas recommencer !

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