Tarifs d'assurance : les conclusions du rapport du Trésor et de la DGCCRF

Selon le rapport, la hausse des tarifs est justifiée par celle des charges.
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Les hausses des tarifs d'assurances automobile et habitation annoncés fin 2010 sont-elles justifiées ? Oui, répond le rapport de la Direction générale du Trésor et de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), commandé fin 2010 par Bercy. En 2009, comme en 2010, les assureurs ont subi « une forte hausse des pertes techniques : les primes sont restées stables, tandis que les charges de sinistres et les frais augmentaient. Des pertes que la dégradation des marchés financiers n'a pas permis de compenser », dit le rapport.

Mi-décembre, la ministre de l'Économie leur avait demandé d'« examiner la réalité du lien » entre la hausse des tarifs et celle de la « sinistralité », invoquée par les assureurs. Ces hausses annoncées fin 2010 sont comprises entre 2,5 et 4,5 % en assurance automobile et entre 4,4 % et 9 % en assurance habitation. Elles interviennent dans un contexte différent. Alors que ces cinq dernières années, l'inflation des tarifs d'assurance automobile a été globalement nulle, les tarifs d'assurance habitation, eux, ont structurellement augmenté plus fortement que l'inflation sur la dernière décennie.

Faire jouer la concurrence

Pour le Trésor et la DGCCRF, « les tarifs semblent bien suivre l'évolution de la sinistralité, à la baisse comme au milieu de la décennie ou à la hausse comme en début et fin de cette période ». Pour l'assurance automobile, le rapport pointe une forte augmentation des coûts moyens des sinistres matériels et corporels : les prix de la peinture et des pièces détachées ou le coût de la main-d'oeuvre ont augmenté de 3 à 5 % en 2009. Les sinistres corporels sont moins fréquents mais ils pèsent plus lourd. « 29 % de la charge des sinistres provient d'accidents impliquant un dommage corporel, alors que ceux-ci ne constituent que 3 % du nombre total d'accidents », indique le rapport. En matière d'assurance multi-risque habitation, les événements climatiques « ont conduit à une fréquence et à un coût de sinistre très élevé ». En tout, la charge liée à la tempête, à la grêle et à la neige a augmenté « de près de 225 % entre 2008 et 2010 ».

Ces explications ne doivent pas conduire les assurés à subir les hausses sans réagir, a répondu ce week-end Christine Lagarde : c'est « le moment de remettre en concurrence son assureur avec d'autres entreprises ». Reste à savoir si les assureurs informent bien, à chaque avis d'échéance, de la date jusqu'à laquelle les assurés sont libres de résilier leur contrat, comme ils en ont l'obligation depuis 2005. Le comité consultatif du secteur financier a été chargé de dresser un bilan du dispositif d'ici à la fin février.

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