Agro-alimentaire, tabac, parcs de loisirs... les entreprises voient rouge

Les parcs à thèmes, notamment, appellent Bercy à revoir sa copie.
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L'idée n'est pas nouvelle. Mais elle fait grand bruit. La France veut créer une taxe sur les boissons sucrées. La mesure (elle ne concernera que les boissons fabriqués avec du sucre, par opposition aux versions light) devrait apporter 100 millions d'euros à l'État en 2012. Le gouvernement marierait ainsi régime d'austérité et lutte contre l'obésité.

Ce n'est pas le premier pays européen à taxer la malbouffe. Le Danemark fait de même sur les boissons sucrées depuis 1999. La Finlande, la Belgique, la Roumanie et les Pays-Bas lui ont emboîté le pas. Mais, en France, au lendemain de l'annonce de François Fillon, les multinationales du soda feignent la surprise. Sur Europe 1, Hugues Pietrini, patron de Orangina-Schweppes, a qualifié la nouvelle d'« uppercut ». Et Coca-Cola et Pepsi se disent abasourdis. Selon l'Association nationale des industries alimentaires (Ania), cette taxe devrait surenchérir de 4 centimes environ la bouteille de 1,5 litre de cola. « L'impact sur les ventes sera très faible », estime déjà un distributeur. Il n'empêche. « C'est une mesure injuste, stigmatisante et sans fondement », s'emballe l'Ania. En fait, les multinationales de l'agro-alimentaire craignent que la taxe Coca ne soit étendue à d'autres produits comme les confiseries ou les produits gras, salés, sucrés ou caféinés, à l'instar d'autres pays européens qui l'ont déjà mise en oeuvre. Ceci au nom de la santé publique, qui a servi à justifier la hausse de fiscalité sur les alcools forts dont la fiscalité va augmenter, comme pour les cigarettes dont le prix augmentera de 6 % en octobre 2011 ainsi qu'en 2012. « C'est un faux d'argument, qui facilite la communication du gouvernement », persifle Jean-Pierre Lacarrière, président de la Fédération française des spiritueux. Les cigarettiers et débitants de tabac dénoncent, eux, les risques de voir le marché parallèle en profiter, lequel représenterait 20 % de la consommation totale de tabac en France aujourd'hui contre 3 % en 2003.

La colère gagne aussi les exploitants des parcs de loisirs, qui devront acquitter une TVA de 19,6 %, contre 5,5 % auparavant. Censée rapporter 90 millions d'euros à l'État, la mesure est « injuste et discriminatoire » selon le Syndicat national des espaces de loisirs, d'attractions et culturels (Snelac) qui appelle Bercy à revoir sa copie. « Aucun secteur n'a subi un prélèvement soudain et inéquitable de plus de 14 points », déplore le Snelac.

Philippe de Villiers, créateur du Puy-du-Fou, s'est déclaré « indigné par une mesure qui risque de briser une dynamique d'investissement remarquable », Disneyland reste, quant lui dans l'expectative. Si la TVA est répercutée en totalité sur le prix du billet, un ticket d'entrée à Disneyland Paris passerait de 57 à 65 euros.

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