Nucléaire : Six mois et €500 mlns de plus pour l'EPR de Flamanville

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La centrale nucleaire de flamanville 3 (epr) dans le nord-ouest de la france[reuters.com]
(Crédits : Sarah Meyssonnier)

PARIS (Reuters) - EDF a annoncé vendredi un retard et un surcoût supplémentaires du projet de réacteur nucléaire de type EPR de Flamanville (Manche), désormais estimé à 13,2 milliards d'euros pour un démarrage prévu au premier trimestre 2024, en raison de travaux consécutifs à des réparations de soudures plus difficiles que prévu.

Dans ses précédentes estimations, annoncées en janvier 2022, le groupe prévoyait un coût de construction de 12,7 milliards d'euros et un chargement du combustible du réacteur au deuxième trimestre 2023.

Le directeur du projet, Alain Morvan, a précisé lors d'une conférence de presse téléphonique que le raccordement au réseau électrique national de l'EPR de Flamanville n'interviendrait que trois mois après le chargement du combustible. "Les premiers électrons produits seront décalés de l'ordre de six mois", a-t-il ajouté.

Les travaux à l'origine des nouveaux retard et surcoût de l'EPR de Flamanville consistent en quelque 150 opérations de traitement thermique complexes de certaines soudures, c'est-à-dire sur des raccordements de tuyauteries avec des vannes ne supportant pas les mêmes températures de chauffe, a expliqué Alain Morvan.

Ces travaux, eux-mêmes consécutifs à des réparations de soudures défectueuses, ont été interrompus l'été dernier et doivent reprendre début 2023 dans le cadre d'une nouvelle méthode de réalisation.

Alain Morvan a également déclaré qu'EDF se conformerait à la demande de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) de remplacer fin 2024 le couvercle de la cuve de l'EPR - dont la fabrication n'a pas été conforme aux attentes -, ce qui impliquera un arrêt anticipé du réacteur par rapport à la date programmée de premier remplacement de son combustible.

Estimé à trois milliards d'euros lors de l'annonce du projet en 2004, l'EPR de Flamanville devait initialement entrer en service en 2012, mais des difficultés à répétition sur le chantier ont entraîné de multiples retards et surcoûts du projet.

EDF, qui est en voie de renationalisation complète, subit par ailleurs les effets d'une faible disponibilité de son parc nucléaire liée notamment à des problèmes de corrosion qui l'ont conduit jeudi à reporter la date de redémarrage d'un réacteur, Penly 1, de plus d'un mois.

Alors que la France est confrontée à des risques de coupures d'électricité cet hiver, le groupe a également dû reporter de près de deux mois le redémarrage du réacteur n°1 de Flamanville - qui était prévu le 25 décembre - en raison, selon un porte-parole, d'opérations de remplacement de générateurs de vapeur.

(Reportage Benjamin Mallet ; édité par Blandine Hénault)