
Avis de tempête sur les transports. La situation sera « très difficile » dans les transports publics jeudi, première journée de grève et de mobilisation contre la réforme des retraites, a averti ce mardi le ministre délégué aux Transports, Clément Beaune, sur France 2. Les prévisions de trafic de la RATP et de la SNCF seront annoncées vers 17 heures.
« Ce sera un jeudi de galère. (...) Ce sera un jeudi de fortes perturbations dans les transports », a prévenu Clément Beaune sur France 2 ce mardi matin. « Je le dis pour ceux qui le peuvent (...): tout ce qui permet d'avancer ou de retarder un déplacement (...), de faire du télétravail quand c'est possible, est le bienvenu parce que ce sera un jeudi très difficile dans les transports publics », a-t-il recommandé, disant espérer que « ça ne durera pas ». Clément Beaune s'est toutefois dit incapable de prévoir les conséquences des grèves dans les transports pour les prochaines semaines, y compris les vacances de février.
Le spectre du blocage de 2019
Dans les transports parisiens, les syndicats ont appelé à « une grève puissante », d'autant plus que le gouvernement veut supprimer, à terme, leur régime spécial de retraite à la RATP, comme il l'a déjà fait à la SNCF lors du précédent quinquennat. « Ce sera une très très forte mobilisation. Il faut que ce soit du niveau de 1995, même de 2010 », a ainsi assuré dimanche sur France 3 le numéro un de la CGT, Philippe Martinez. La CGT « fait tout pour » qu'il y ait plus d'un million de Français au rendez-vous, a affirmé celui qui souhaite également « des grèves dans les entreprises publiques et privées ». Il a précisé se fier au « nombre de cars commandés pour aller aux manifestations », aux « préavis de grève déposés depuis longtemps » dans les services publics et les transports, et aux nombreux salariés « qui nous appellent pour nous demander comment on fait grève ».
Lors de la précédente tentative de réforme des retraites en 2019, le trafic avait paralysé à Paris, avec 11 lignes de métro fermées sur 16 et à peine 1 train sur 10 en circulation au premier jour du conflit social qui s'était éternisé pendant plusieurs semaines. La mobilisation pourrait également s'étendre aux aéroports, que l'intersyndicale a appelé à rejoindre le mouvement de grève.
Raffineries et stations d'essence concernées ?
Le ministre en a appelé aux dirigeants des entreprises de transport pour « accompagner la réforme » des retraites en évoquant avec les syndicats les thèmes de « l'usure au travail, la pénibilité, les déroulements de carrière », pour « faire baisser la tension dans les prochains jours ».
Quant aux automobilistes qui se précipitent pour faire le plein par crainte d'une pénurie de carburant comme à l'automne dernier; « il ne faut pas prendre de mesures de précaution », a affirmé Clément Beaune bien que certaines stations soient déjà à sec. Des pénuries un peu plus nombreuses que d'ordinaire étaient, en effet, observées en ce début de semaine, avec 3,75% des points de vente à court d'essence ou de gazole lundi et jusqu'à 18% dans les Yvelines. Dans les raffineries, des préavis de 24 heures jeudi, puis 48 heures la semaine prochaine et 72 heures début février ont été déposés.
(Avec AFP)
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