Taux d'intérêt : pas de baisse avant août pour la Banque d’Angleterre, selon UBS

Les prévisions actualisées d’UBS Global Research montrent que la Banque d'Angleterre devrait commencer à assouplir sa politique monétaire en août et non plus en mai. Une première baisse de taux de 25 points de base pourrait avoir lieu et être ensuite réitérée en novembre et décembre pour ramener le principal taux directeur à 4,50%, contre 5,25% actuellement.
UBS prévoit au total une baisse des taux de 75 points de base cette année au Royaume-Uni.
UBS prévoit au total une baisse des taux de 75 points de base cette année au Royaume-Uni. (Crédits : HOLLIE ADAMS)

Envisagée en mai prochain, le desserrement de la politique monétaire de la Banque d'Angleterre (BoE) devrait finalement commencer trois mois plus tard, en août. C'est ce qu'il ressort d'une note publiée par la banque suisse UBS Global Research ce lundi 11 mars.

« L'accent mis par le Comité de politique monétaire (MPC) sur des preuves supplémentaires que l'inflation ne s'enracine pas suggère que le mois de mai pourrait être prématuré pour la première réduction (de taux) », écrivent les économistes d'UBS.

Selon la banque suisse, il faudra probablement attendre la réunion d'août, lorsque les prévisions seront actualisées, pour que le comité de politique monétaire de la BoE décide de réduire le loyer de l'argent. UBS prévoit au total une baisse des taux de 75 points de base cette année au Royaume-Uni, soit une réduction de 25 points pour chacune des réunions d'août, novembre et décembre - contre une prévision précédente de baisse de 100 points - ce qui ramènerait le principal taux directeur à 4,50% d'ici la fin de l'année, contre 5,25% depuis sa dernière réunion de novembre.

Lire aussiComme la Fed et la BCE, la Banque d'Angleterre maintient ses taux

Une enquête menée en février par l'agence de presse Reuters corrobore les prévisions d'UBS. Selon cette étude réalisée auprès d'économistes, la banque centrale britannique commencerait à réduire ses taux directeurs au troisième trimestre, une faible majorité d'économistes s'attendant à ce que la première baisse des coûts d'emprunt intervienne en août.

Prudence face à une économie encore fragile

Des principaux pays développés, le Royaume-Uni est celui qui fait face à l'une des inflations les plus élevées. Mais les données officielles publiées le mois dernier ont montré que l'inflation britannique est restée stable en janvier, à 4% tout comme en décembre, alors que le consensus tablait sur une accélération. C'est toutefois encore le double de l'objectif de la BoE, qui veut la ramener à un maximum de 2%. Autre bonne nouvelle : les salaires ont augmenté au rythme le plus faible depuis plus d'un an au cours des trois derniers mois de 2023.

La prudence reste toutefois de mise. « Nous avons vraiment besoin de davantage de preuves » d'un ralentissement de la croissance des salaires « pour attester que nous sommes sur la bonne voie pour atteindre une inflation à 2% de manière durable », a rappelé le mois dernier le gouverneur de l'institution monétaire, Andrew Bailey. Et donc envisager une baisse des taux.

D'autant plus que l'économie britannique n'affiche pas sa meilleure forme. Elle est en effet entrée en récession en fin d'année dernière. Son produit intérieur brut (PIB) a reculé de 0,3% au quatrième trimestre 2023, après avoir baissé de 0,1% au troisième, d'après l'Office national des statistiques. Or, deux trimestres de contraction économique d'affilée sont considérés par les économistes comme la définition d'une récession dite « technique ». Et même si sa croissance s'est révélée positive sur l'ensemble de l'année, elle a été, à +0,1%, largement en dessous de la croissance de 4,3% enregistrée en 2022.

Lire aussiLe Royaume-Uni n'a pas échappé à la récession à la fin de l'année 2023

La BoE ne voudrait pas être la première

La Banque d'Angleterre n'est pas la seule à avoir entamé un resserrement monétaire. Ses homologues européenne (BCE) et américaine (Fed) se sont aussi lancées dans une stratégie de hausse des taux dans le but de calmer l'inflation galopante. Depuis l'automne dernier, elles les maintiennent dans la même fourchette et réfléchissent désormais également au bon moment pour entamer la baisse.

« Il nous semble peu probable que la Banque d'Angleterre commence à réduire ses taux en premier », estime en tout cas UBS.

Les responsables politiques de la BCE (les gouverneurs des banques centrales d'Allemagne, de France, de Finlande et de Lituanie) ont évoqué vendredi dernier la possibilité que la BCE opte pour le mois de juin. Et certains plaident même, de manière informelle, pour une autre baisse en juillet afin de parvenir à un compromis avec un petit groupe qui préférerait une réduction des coûts d'emprunt avant cette échéance, d'après Reuters. La présidente de la BCE, Christine Lagarde, lors de la conférence qui a suivi les annonces de politique monétaire de l'institution la veille, a elle-même laissé entendre qu'on « en saura beaucoup plus en juin », ouvrant la voie à un possible assouplissement monétaire à cette échéance. Actuellement, les marchés financiers tablent sur quatre réductions des taux cette année, avec une première baisse en juin, ce qui implique des coupes lors de chacune des réunions prévues d'ici la fin de l'année.

Outre-Atlantique, des gouverneurs de la Fed tablent majoritairement sur la réunion de mi-juin pour voir acter la première baisse des taux. Contrariant les volontés des investisseurs qui rêvaient qu'elle commence dès la prochaine réunion prévue les 19 et 20 mars prochains.

(Avec agences)

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.