Japon : le Premier ministre promet des baisses d'impôt pour soulager les ménages

Le Premier ministre japonais, Fumio Kishida, a promis des réductions d'impôts dans le cadre de son nouveau plan de relance économique. Objectif, réduire l'impact de l'inflation sur les ménages. La hausse des prix a décéléré en septembre, repassant sous la barre des 3% pour la première fois depuis plus d'un an. Les exportations ont par ailleurs augmenté, signe positif pour la poursuite de la reprise. Mais le contexte reste très incertain et la prudence de mise.
L’inflation a atteint +2,8% en septembre au Japon, redescendant en dessous de la barre des 3% pour la première fois depuis août 2022.
L’inflation a atteint +2,8% en septembre au Japon, redescendant en dessous de la barre des 3% pour la première fois depuis août 2022. (Crédits : ISSEI KATO)

Un an après l'annonce du précédent, le gouvernement japonais travaille sur un nouveau plan de relance destiné à alléger les effets de l'inflation sur les ménages japonais. Celui-ci inclura des réductions d'impôts pour les ménages et encouragera les investissements d'entreprises et la croissance des salaires, a promis le Premier ministre japonais, Fumio Kishida, lors d'un discours au Parlement, ce lundi 23 octobre.

« Au cours des deux ou trois prochaines années, nous allons intensifier les mesures de soutien qui contribueront à renforcer notre capacité d'approvisionnement, et nous allons notamment effectuer d'importants investissements liés à la sécurité nationale, notamment dans les domaines des semi-conducteurs et de la décarbonation », a-t-il ajouté.

« Économie, économie, économie. Par-dessus tout, l'économie est ma priorité », a asséné le Premier ministre. Il a profité de cette intervention pour énumérer ses réussites en la matière et s'est engagé à poursuivre les mesures visant à soutenir l'économie nippone. Au pouvoir depuis octobre 2021, Fumio Kishida, 66 ans, a vu sa popularité fortement décliner ces derniers mois, fragilisant aussi sa position de président du Parti libéral-démocrate (PLD, droite conservatrice) alors que des élections internes sont prévues l'an prochain.

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Une inflation qui décélère

Comme l'a souligné la Banque du Japon (BoJ) fin septembre, il y a « un contexte d'incertitudes extrêmement élevées » autour de l'économie et des marchés financiers au Japon.

L'inflation a atteint +2,8% en septembre - un niveau bien plus bas que celui des pays occidentaux - ce qui est encore au-dessus de l'objectif de l'institution fixé à 2%. Elle a accéléré depuis la flambée des prix de l'énergie après le déclenchement de la guerre en Ukraine et la chute du yen, notamment due à la divergence croissante entre la fermeté des politiques monétaires aux États-Unis et en Europe et la position ultra-accommodante de la BoJ. Cette dernière a d'ailleurs maintenu ce cap, continuant de penser que la hausse des prix à la consommation au Japon va probablement décélérer dans les mois à venir. Ce retour en dessous de 3% pour la première fois depuis août 2022 semble lui donner raison.

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Mais depuis début 2023, l'inflation est nourrie par d'autres postes de dépenses comme les produits alimentaires transformés et les services. Si bien que, lors de ses prochaines prévisions d'inflation attendues le 31 octobre, la BoJ pourrait relever ses estimations pour l'exercice 2023/24 - qui s'achèvera fin mars -, mais aussi pour 2024/25, selon des informations de l'agence Bloomberg. Et certains économistes prévoient que la baisse du yen va continuer à renchérir les importations nippones, ce qui devrait se répercuter sur les prix à la consommation, alors que beaucoup d'entreprises prévoient d'augmenter leurs prix en octobre.

Les exportations retrouvent des couleurs

Signe positif toutefois pour la poursuite de la reprise économique du pays : les exportations japonaises ont augmenté de 4,3% en septembre sur un an. Il s'agit de la première hausse des exportations du Japon depuis juin. Les économistes du consensus de Bloomberg s'attendaient en outre à un rebond un peu moins fort (+3%).

Dans le même temps, les importations nippones ont fondu de -16,3%, leur sixième mois consécutif de baisse, toujours grâce à la décrue des prix des hydrocarbures par rapport à l'an dernier. Ce qui a permis au Japon de dégager un petit excédent commercial en septembre, à hauteur de 62,4 milliards de yens (près de 400 millions d'euros).

Les produits japonais profitent d'une demande toujours robuste de la part des États-Unis et de l'Europe occidentale, ce qui a compensé en septembre un nouveau repli des exportations nippones vers la Chine (-6,2% sur un an), une constante depuis décembre dernier en raison de la reprise poussive de la deuxième puissance économique mondiale. Les exportations du Japon, tirées notamment par son industrie automobile, sont aussi plus compétitives en termes de prix actuellement du fait de la grande faiblesse du yen. Mais cette tendance de change, combinée à une inflation restant actuellement bien au-delà de 2%, pèse sur la consommation des ménages au Japon et freine ainsi la croissance économique du pays.

Reste que, grâce à des exportations dynamiques, le produit intérieur brut (PIB) du Japon a progressé de 1,2% au deuxième trimestre comparé au premier, selon des données officielles révisées début septembre.

Le Japon veut apaiser ses relations avec ses voisins

Lors de son intervention de ce lundi devant les parlementaires, le Premier ministre japonais a parlé diplomatie en indiquant vouloir rechercher des relations stables et constructives avec la Chine. Il a néanmoins appelé Pékin à faire aussi un geste, en mettant fin à son interdiction des importations de produits de la mer venant du Japon, en réaction au rejet dans l'océan Pacifique des eaux de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima.

Fumio Kishida a également réitéré sa volonté de rencontrer le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un pour résoudre les questions liées aux ressortissants japonais kidnappés par des agents nord-coréens durant la Guerre froide.

(Avec AFP)

Commentaire 1
à écrit le 23/10/2023 à 12:57
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"repassant sous la barre des 3% pour la première fois depuis plus d'un an" Prix qui continuent donc de monter ça rappelle un peu ces luttes contre les incendies jamais terminées du fait de l'embrasement des racines.

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