Zone euro : portée par les services, la croissance du secteur privé accélère

La croissance économique du secteur privé dans la zone euro s'est accélérée en mars pour atteindre son plus haut niveau depuis dix mois, en grande partie grâce au dynamisme du secteur des services. Le secteur manufacturier est quasiment à l'arrêt.
En France, comme ailleurs, l'activité économique est exclusivement tirée par « la forte croissance » des services, dont l'indice est passé de 53,1 en février à 55,5 en mars.
En France, comme ailleurs, l'activité économique est exclusivement tirée par « la forte croissance » des services, dont l'indice est passé de 53,1 en février à 55,5 en mars. (Crédits : Mario Anzuoni)

L'indice PMI Flash publié vendredi par S&P Global, qui mesure l'activité du secteur privé de la zone euro, atteint 54,1, après 52 en février. Il progresse pour le cinquième mois consécutif. Un chiffre supérieur à 50 signale une croissance de l'activité, tandis qu'un chiffre en deçà indique un recul.

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 « Les dernières données de l'enquête affichent un niveau conforme à une hausse du PIB de 0,3% sur l'ensemble du premier trimestre » par rapport au précédent, a souligné Chris Williamson, économiste pour S&P Global, cité dans un communiqué.

« La croissance a rebondi par rapport aux creux de la fin de l'année 2022, les inquiétudes liées à la situation sur les marchés énergétiques et au risque de récession s'étant en partie dissipées », a-t-il relevé, évoquant aussi l'atténuation des tensions inflationnistes et l'amélioration des chaînes d'approvisionnement.

Une croissance « très déséquilibrée »

Toutefois la croissance de la zone euro est « très déséquilibrée ». De fait, elle s'appuie « presque exclusivement sur les performances du secteur des services », tandis que « le secteur manufacturier est presque à l'arrêt, peinant à maintenir ses niveaux de production face au recul actuel de la demande », s'inquiète Chris Williamson.

L'activité industrielle s'est d'ailleurs dégradée, « le volume des nouvelles commandes reçues par les fabricants de la zone euro ayant de nouveau reculé ». Les niveaux de production n'ont été soutenus que par « le traitement des commandes en attente », selon S&P Global.

Dans l'ensemble de la zone euro, « la croissance de l'emploi s'est accélérée en mars, tandis que les perspectives d'activité à douze mois sont restées favorables, malgré l'inquiétude des entreprises face aux difficultés du secteur bancaire et à la hausse des coûts d'emprunt », a commenté S&P Global.

« L'économie française fait preuve d'une résilience remarquable »

Par pays, l'activité globale a augmenté pour le deuxième mois consécutif en France et en Allemagne, la hausse ayant été moins soutenue outre-Rhin. L'indice PMI atteint 54 en France, contre 52,6 en Allemagne, au mois de mars.

« L'économie française, la deuxième plus importante de la zone euro, fait preuve d'une résilience remarquable face à la hausse des taux d'intérêt et à la forte inflation, les dernières données PMI suggérant en effet une croissance du PIB français au premier trimestre 2023 », a commenté Joe Hayes, économiste de S&P Global, cité dans un communiqué.

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En France, comme ailleurs, l'activité économique est exclusivement tirée par « la forte croissance » des services. L'indice de ces derniers est passé de 53,1 en février à 55,5 en mars, grâce à un rebond de la demande, les nouvelles affaires étant reparties à la hausse pour la première fois depuis mi-2022. Cette tendance s'est accompagnée d'une hausse des effectifs dans les services.

La production manufacturière s'est, elle, redressée à 46,9 en mars, contre 45 le mois précédent. Néanmoins, elle demeure en zone de contraction pour le dixième mois consécutif, toujours sujette à une baisse des nouvelles commandes due à la faiblesse de la demande.

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Par ailleurs, l'enquête menée par S&P Global auprès d'un panel représentatif de 750 entreprises montre « une atténuation des tensions inflationnistes » le mois dernier, du fait principalement de perturbations moindres sur les chaînes d'approvisionnement.

« Une atténuation des tensions sur les coûts, notamment dans le secteur manufacturier, a permis aux entreprises de mettre un frein à la hausse de leurs tarifs. Toutefois, si les taux d'inflation des prix payés et des prix facturés ont fléchi en mars, ils n'en sont pas moins demeurés élevés », a nuancé Joe Hayes.

(Avec AFP)

Commentaires 2
à écrit le 25/03/2023 à 9:57
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Les "services" et autres intermédiaires, ne seraient ils pas la source de l'inflation ?

à écrit le 24/03/2023 à 14:59
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Bonjour, Par compte pour une hausse de salaire, nous pouvons toujours attendre.... Inflation 6% Inflation des prix alimentaires 15% Bien sûr ils ne faut pas le dire...

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