Explosion à Carling en 2009 : Total Petrochemicals et l'ancien directeur de l'usine mis en examen

Le 15 juillet 2009, l'explosion d'un vapocraqueur avait fait deux morts et six blessés.
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La filiale de Total regroupant ses activités de pétrochimie en France et l'ancien directeur de l'usine de Carling (Moselle) où une explosion avait fait deux morts en 2009 ont été mis en examen pour homicides et blessures involontaires. L'explosion s'était produite au moment où les ouvriers tentaient de rallumer un des surchauffeurs, un four à gaz qui chauffe la vapeur utilisée pour craquer le naphta, dérivé pétrolier à partir duquel sont produits l'éthylène et le propylène.

La mise en examen a été prononcée le 6 juin et révélée samedi par le quotidien "Le Républicain Lorrain".

Pour la porte-parole de Total, "cette mise en examen va permettre à Total Petrochemicals France de prendre connaissance des éléments du dossier et notamment le rapport des expertises". "Cette participation à l'instruction va aussi permettre à Total Petrochemicals France de faire valoir ses analyses sur les causes de l'accident."  

Une enquête interne réalisée à la demande du CHSCT avait révélé, en 2009, qu'un automatisme de sécurité, bloquant la sortie du gaz en cas d'absence de flamme, avait été désactivé plusieurs années auparavant pour cause de déclenchements intempestifs.Cette désactivation du système de sécurité aurait été décidée car la mise à l'arrêt et donc le rallumage d'un vapocraqueur sont des opérations extrêmement rares.

Le 15 juillet, les ouvriers tentaient de rallumer le surchauffeur alors que l'installation avait été arrêtée deux jours auparavant en raison d'un incident électrique provoqué par un orage. Selon des informations données à l'époque par des syndicats du site et partiellement confirmées par des sources proches du dossier, une poche de gaz serait à l'origine de l'explosion d'un surchauffeur. "Les deux victimes, Maximilien Lemaire, un jeune en formation de 20 ans, et Jérôme Grifoul, un opérateur confirmé de 28 ans originaire de Dieuze (Moselle), rallumaient à la main le surchauffeur lorsque la poche de gaz, qui s'était formée on ne sait comment sous cette cuve de 30 tonnes, s'est enflammée, provoquant la déflagration", avait déclaré un responsable CGT sous le couvert de l'anonymat. De son côté, le directeur de la sécurité du groupe Total d'alors, Jean-Marc Jaubert, avait expliqué que le vapocraqueur n°1, pourtant rénové en 2001, avait connu "un incident électrique" dû à des orages et qu'il était "en phase de redémarrage" au moment de l'accident.
 

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