La pandémie aux Etats-Unis fait chuter le résultat trimestriel de Scor

Le réassureur français voit son résultat net reculer de 72% sous l’effet conjugué de la troisième vague de l’épidémie, particulièrement meurtrière aux Etats-Unis, et de la tempête polaire qui a frappé le Texas. Toutefois, ces deux chocs n’ont pas altéré la solidité financière du groupe, ni sa capacité à poursuivre sa croissance organique, notamment dans la réassurance dommages.
La quatrième réassureur mondial Scor a été particulièrement affecté au premier trimestre par la hausse de la mortalité due au Covid-19 aux Etats-Unis.
La quatrième réassureur mondial Scor a été particulièrement affecté au premier trimestre par la hausse de la mortalité due au Covid-19 aux Etats-Unis. (Crédits : Christian Hartmann)

Le quatrième réassureur mondial Scor a connu un premier trimestre difficile, avec un résultat net en baisse de 72% à 45 millions d'euros. La performance du groupe a été en effet marquée par deux chocs concomitants : le premier, largement anticipé, est celui de la troisième vague de la pandémie, qui a particulièrement affecté les activités de réassurance vie aux Etats-Unis. Le second, plus imprévu, a été la tempête Uri au Texas, un phénomène de vortex polaire qui survient une fois par siècle, et dont les dégâts industriels sont estimés à une quinzaine de milliards de dollars.

« C'est notre métier d'absorber des chocs, y compris les queues de fréquence », rassure Denis Kessler, PDG de Scor, qui met en avant la solidité financière de son groupe. Au total, la pandémie a suscité de nouvelles charges au premier trimestre de 162 millions d'euros, essentiellement en vie, un montant qui vient donc s'ajouter aux 640 millions de charges et provisions de l'exercice 2020.

Compte tenu de son mix produit (55% vie et 45 % dommages), le réassureur français est en effet davantage affecté par la hausse de la mortalité aux Etats-Unis, où il est le premier réassureur vie du marché, que ses principaux concurrents, plus touchés en revanche sur l'activité dommages. Quant à la tempête Uri, le coût pour Scor est estimé, à ce jour, à une centaine de millions d'euros.

Forte croissance dans la réassurance dommages

Du côté de l'activité, le groupe poursuit sa croissance organique, avec une hausse de 5,6%, à taux de change constant, des primes brutes émises à 4,1 milliards d'euros. Cette dynamique a été essentiellement tirée par l'activité dommages et responsabilité (+10,3%), dont le ratio combiné (sinistres/primes) s'affiche à 97,1%, dont 12,6% au titre des catastrophes naturelles

Le groupe profite donc à la fois d'une bonne campagne de renouvellement des contrats et de la poursuite des hausses tarifaires (en moyenne de 4,3%), ce qui conforte le résultat technique après les hausses survenues l'an dernier.

Sur la réassurance-vie, le bilan est plus contrasté compte tenu de la situation sanitaire aux Etats-Unis, mais il reste, selon Scor, conforme aux prévisions. « La campagne de vaccination menée tambour battant laisse espérer un retour à une situation plus normale au troisième trimestre », précise Denis Kessler.

Un ratio de solvabilité élevé

Sur le plan financier, le patron de Scor se félicite d'un ratio de solvabilité de 232%, « un niveau jamais atteint par le groupe », soit une hausse d'une dizaine de points de base en trois mois, qui s'explique à la fois par la performance opérationnelle et la montée des taux, « avec un effet immédiat sur la solvabilité ». La rentabilité des capitaux propres est de l'ordre de 3% et le cash-flow opérationnel atteint 541 millions d'euros, ce qui permet au réassureur d'afficher un confortable matelas de liquidités de 3,3 milliards.

Ces résultats financiers devraient conforter la position de Denis Kessler lors de la prochaine assemblée générale, alors que le fonds activiste CIAM continue de contester la gouvernance du réassureur.

Nommé en janvier dernier directeur général adjoint, Benoît Ribadeau-Dumas, ex-directeur de cabinet d'Edouard Philippe, sera nommé directeur général à l'issue de l'assemblée générale de juin 2022, Denis Kessler assumant la présidence du conseil d'administration. Toutefois, une ombre reste au tableau, un cours de Bourse qui ne décolle pas et qui affiche une décote par rapport à ses pairs.

Lire aussi : Denis Kessler, Scor : « Le XXIe siècle sera celui du risk management... ou ne sera pas »

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