Les catastrophes naturelles pèsent sur les résultats d'Allianz qui confirme toutefois ses objectifs

Si l'assureur a vu son bénéfice net part et son résultat d'exploitation chuter respectivement de près de 30% et 15%, il compte toujours dégager un résultat d'exploitation d'environ 14,2 milliards d'euros sur l'année.
La série d'événements majeurs, notamment de grêle et de tempêtes, qui ont frappé l'Europe centrale et l'Italie, ont affecté les résultats de l'assureur.
La série d'événements majeurs, notamment de grêle et de tempêtes, qui ont frappé l'Europe centrale et l'Italie, ont affecté les résultats de l'assureur. (Crédits : CHARLES PLATIAU)

La succession de catastrophes naturelles ces dix dernières années pèse sur les assureurs. En témoigne le bénéfice net part d'Allianz au troisième trimestre qui a chuté de 29,5% atteignant 2 milliards d'euros, selon les résultats communiqués par le premier assureur européen, ce vendredi 10 novembre.

Son résultat d'exploitation, qui reflète davantage la performance intrinsèque, s'affiche à 3,47 milliards d'euros, soit une baisse de 14,6% sur un an, avec 1,3 milliard d'euros de remboursements liés aux catastrophes naturelles, selon un communiqué.

Néanmoins, malgré un tassement de sa performance au trimestre écoulé, Allianz compte toujours dégager un résultat d'exploitation de 14,2 milliards d'euros sur l'année, à plus ou moins un milliard d'euros près. Cet agrégat a atteint près de 11 milliards d'euros sur les neufs premiers mois de l'année. Concernant son chiffre d'affaires, le leader européen devant le français Axa l'a vu croître de 4,5% sur un an, à 36,5 milliards d'euros, malgré un recul de 2% dans la gestion d'actifs.

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Un ratio de perte à 71% sur le trimestre

La série d'événements majeurs, notamment de grêle et de tempêtes, qui ont frappé l'Europe centrale et l'Italie, ont donc affecté les résultats de l'assureur et les remboursements qui en ont découlé ont conduit à ce que sa branche dommages affiche un ratio de perte, qui rapporte les remboursements aux primes encaissées, à 71% sur le trimestre, en hausse de 3 points de pourcentage sur un an. Au sein de cet indicateur, « les catastrophes naturelles ont concerné 7,3 points de pourcentage, la valeur la plus élevée depuis une décennie », indique Allianz. La branche assurance dommages, principale du groupe, subit en fin de compte un recul de 25% de son résultat d'exploitation sur un an, à 1,45 milliard d'euros.  Son chiffre d'affaires est lui en hausse de 6,1%, notamment grâce à la filiale Allianz Partners dans le tourisme.

Le ratio combiné, qui rapporte le montant des primes encaissées aux remboursements effectués, majorés des frais de gestion, s'est globalement dégradé de près de 4 points, à 96,2%. Après neuf mois, sa valeur atteint 93,5%. Inférieur à 100%, il signifie que la branche est rentable

Les vagues de chaleur pourraient avoir coûté « 0,6 point de PIB en 2023 »

En août dernier, Allianz Trade avait alerté sur les conséquences du réchauffement généralisé. Recoupant plusieurs données et études disponibles, l'assureur crédit estimait, dans une étude, que ces vagues de chaleur « pourraient avoir coûté 0,6 point de PIB en 2023 », « ce qui est important et met en lumière le poids des risques climatiques ». La Chine pourrait même voir son PIB amputé de 1,3 point, selon ces calculs, l'Espagne de 1 point, la Grèce de 0,9 point, l'Italie de 0,5 point, les Etats-Unis de 0,3 point et la France de 0,1 point.

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« Un jour d'extrême chaleur, dépassant les 32 degrés, équivaut à une demi-journée de grève », développait Allianz Trade, expliquant que « ces derniers mois, les Etats-Unis, l'Europe, la Chine, et d'autres pays en Asie ont été confrontés à des hausses de températures record [...]. Le changement climatique va accroître la fréquence et l'intensité de chaleurs extrêmes, engendrant une "nouvelle normalité" » faite de vagues de chaleur, sécheresses et feux. Dans le même temps, « les salariés touchés par la chaleur réduisent leurs heures de travail, connaissent des ralentissements dans leurs tâches et font des erreurs. La réduction de la productivité au travail résultant des températures extrêmes est un phénomène bien connu », ajoutait-il.

De même, lors des rencontres économiques d'Aix-en-Provence début juillet, Pascal Demurger, directeur général de la MAIF, avait alerté sur le cas de « certaines zones particulièrement exposées dans lesquels l'environnement d'assurances est particulièrement exposé ». Et notamment les zones côtières soumises à des risques de submersion à cause du changement climatique et de la fonte des glaces. « Si on laisse le marché des assureurs à la libre concurrence, certains vont se retirer de ces zones, et progressivement la charge va peser sur les assureurs restants qui devraient alors partir et donc 10-15% des Français ne seraient plus assurés ce qui est impossible », avait prévenu l'assureur.

(Avec AFP)

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