L'assurance n'est pas un secteur d'activité comme les autres. Dans l'industrie, il faut vendre plus pour engranger plus de profits. Pour les assureurs, ce n'est pas toujours le cas. Comme le notaient ce mardi les dirigeants de Covéa -premier assureur dommages en France, qui regroupe les marques Maaf, MMA et GMF-, le secteur doit souvent faire un arbitrage entre profitabilité et développement du chiffre d'affaires. Pour résumer, améliorer les profits passe souvent par une plus grande sélectivité dans les contrats signés (à la différence d'un commerçant lambda, un assureur peut refuser une vente, ou fixer son prix de façon telle à décourager le client potentiel).

Les résultats présentés ce mardi par Covéa infirment ce principe. Le groupe est parvenu, en 2015, à augmenter son chiffre d'affaires tout en accroissant sensiblement ses bénéfices. Le chiffre d'affaires a crû de 5,2%, pour aboutir à un résultat net (part du groupe) en hausse de 9,1%.

Développement international

Certes, pour une part, ces performances tiennent à l'intégration de nouvelles filiales en Grande-Bretagne, Covéa, très groupe encore très français, se développant à l'international (+21,7% de chiffre d'affaires). Mais pas seulement. En France, l'activité augmente de 2,7%, une croissance supérieure à celle du marché. Le nombre de véhicules assurés augmente de 1,8%, à 10,5 millions, tandis que celui des habitations couvertes croît de 1,6%. En cinq ans, le nombre d'autos assurées a augmenté de 9%, tandis que celui des habitations a augmenté de 7,9%.

En France, l'auto représente 42% du chiffre d"affaires (hors assurance vie et santé), tandis que la multi risque habitation correspond à 20% de l'activité. Pour le reste, il s'agit d'assurances de professionnels (Maaf pour les artisans et certaines petites entreprises, MMA pour les autres entreprises).

100 milliards d'euros d'actifs gérés

 Covéa est également présent sur le marché de l'assurance vie, où il distribue des rémunérations supérieures au marché. Le groupe ne se préoccupe pas outre mesure des recommandations de la Banque de France, qui enjoint les assureurs à baisser leurs rémunérations. Il a offert pour 2015, des rendements supérieurs au marché pour ces contrats, grâce à une rentabilité de l'actif élevée. Celui-ci a rapporté 4,37%, au moyen d'une part importante d'actions (12% de l'actif, quand Axa affiche 3%).