Inondations, lignes électriques arrachées, bateaux échoués... La tempête Ciaran a causé lors de son passage de lourds dégâts, humains et matériels. Mais alors que certains foyers restent privés d'électricité, que les transports n'ont pour certains toujours pas repris leur trafic habituel, c'est bientôt l'heure de faire les comptes. Emmanuel Macron, en déplacement en Bretagne ce vendredi, a promis de déclencher l'état de catastrophe naturelle ainsi que l'état de « calamité agricole ». Et ce « partout où on pourra le faire », a précisé le chef de l'Etat.
D'après France assureurs, la Fédération française de l'assurance, il est encore trop tôt pour estimer le coût et le nombre de sinistres. Néanmoins, la société Risk Weather Tech, spécialiste en modélisation climatique, estime que le coût total devrait atteindre entre 370 et 480 millions d'euros pour les compagnies d'assurance, rapporte Le Parisien. Et ce pour un nombre de sinistres compris entre 230.000 et 270.000. De son côté, La Macif comptabilisait jeudi soir près de 10.000 appels téléphoniques et 6.500 déclarations de sinistres, « soit 900 par heure », précise l'assureur dans un communiqué.
« Ce phénomène de dépression très creuse, nommé « bombe météorologique », est similaire à celui observé en 1999 lors des tempêtes Lothar et Martin qui avaient balayé l'ensemble de l'Hexagone » et de l'Europe, précise France Assureurs. Pour rappel, ces deux tempêtes avaient coûté près de 13,8 milliards d'euros. Néanmoins, les dégâts infligés avaient été beaucoup plus graves à l'époque. 53 Français avaient même perdu la vie. Pour l'heure, une nouvelle tempête, nommée Domingo, devrait passer par la France ce samedi. De moindre intensité, elle pourrait tout de même endommager des arbres et les toitures les plus fragiles. De quoi faire monter un peu plus la facture.
Les assureurs sur le pont
Les assureurs se disent dès lors engagés auprès de leurs clients. AXA a par exemple envoyé plus de 600.000 SMS à ses assurés afin qu'ils adoptent « les bons gestes » face à la tempête, précise un communiqué. Le groupe Covéa (qui regroupe les marques MAAF, MMA et GMF) a indiqué avoir mis en place « une cellule de crise spécifique ». Le groupe d'assurance précise prendre en charge le bâchage en urgence des toitures endommagés ou encore les frais d'évacuation des gravats et végétaux en cas d'urgence.
Les assureurs ont étendu, de plus, le délai de la période de déclaration des sinistres qui s'établit normalement à cinq jours. Ceux ayant subi des dommages pourront donc les déclarer jusqu'au 1er décembre, soit 30 jours après le passage de la tempête, le délai en vigueur depuis le 1er janvier 2023 en cas d'arrêté interministériel reconnaissant l'état de catastrophe naturelle. En promettant l'état de catastrophe naturelle, ce vendredi en Bretagne, le président de la République a déclaré vouloir mettre les assureurs « à contribution ».
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