Banque de détail : Société Générale veut fusionner son réseau avec celui de Crédit du Nord

Filiale du groupe Société Générale, Crédit du Nord réalise l'essentiel de son activité avec la clientèle des PME et des professionnels. Grâce à ce rapprochement, le groupe bancaire de La Défense souhaite dégager des économies après avoir été lourdement pénalisé par la crise du coronavirus.
Juliette Raynal
(Crédits : © 2009 Thomson Reuters)

Les restructurations se dessinent au sein du groupe Société Générale. La banque de La Défense, qui a lourdement été pénalisée par la crise, annonce ce mercredi 23 septembre étudier la possibilité de fusionner ses deux réseaux bancaires physiques : Société Générale et Crédit du Nord, confirmant une information du Figaro.

Dans son activité de banque de détail, le troisième groupe bancaire français compte trois branches : Société Générale, Crédit du Nord et la banque 100% en ligne Boursorama. Seules les deux premières branches sont concernées par cette étude de rapprochement.

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Une nouvelle banque avec 10 millions de clients

Crédit du Nord, racheté par Société Générale à Paribas en 1997,  réalise l'essentiel de son activité avec la clientèle des PME et des professionnels, où elle détient 8% des parts de marché. Très indépendante, cette filiale qui regroupe aussi huit banques régionales, compte près de 300.000 professionnels et associations clients, 47.000 entreprises et institutionnels ainsi qu'1,8 million de clients particuliers. Son réseau est composé de 679 agences et emploie plus de 8.000 collaborateurs.

De son côté, le réseau de détail de Société Générale est beaucoup plus vaste avec 1.700 agences. Il en comptait 2.200 il y a peu. Son réseau est essentiellement implanté dans les zones urbaines et compte un peu plus de 7 millions de clients particuliers, professionnels et entreprises.

Grâce à cette opération, la banque de la Défense dit vouloir créer une nouvelle banque de détail regroupant plus de 10 millions de clients. Ce rapprochement lui permettrait surtout de gagner en efficacité et de réaliser d'importantes économies après avoir essuyé près d'1,6 milliard de pertes au premier semestre 2020.

Dégager des économies

Pendant l'été, elle avait déjà annoncé la restructuration de ses activités de banque d'investissement qui l'ont fait basculer dans le rouge. Société Générale a ainsi décidé de se retirer de certains produits structurés de crédits sophistiqués. Les activités de banque de détail étaient aussi dans collimateur en raison d'un environnement durable de taux bas qui pénalise sa rentabilité. Contexte épineux auquel s'ajoutent les défis de digitalisation et une vive concurrence avec le développement de nouveaux acteurs dans l'Hexagone comme les néobanques N26 et Revolut.

En parallèle, la banque au logo rouge et noir serait prête à se séparer de Lyxor, sa filiale de gestion d'actifs, afin de renforcer son bilan. Valorisée un milliard d'euros, elle faisait déjà l'objet d'une revue stratégique. Selon des sources proches du dossier citées par Reuters, la vente devrait être lancée au cours du 4ème trimestre de l'année.

"Cette stratégie vise aussi à rassurer les marchés financiers. L'action de la banque a perdu 60 % de sa valeur depuis le début de l'année, soit deux fois plus que le reste du secteur et sa capitalisation boursière est tombée sous les 10 milliards d'euros", souligne Le Figaro.

Vague de fermetures d'agences en Europe

L'étude "sera conduite d'ici la fin du mois de novembre" indique l'établissement dans un communiqué de presse, en précisant que "le projet qui en résulterait le cas échéant intégrerait les dimensions sociales, sociétales et environnementales et ferait l'objet d'échanges et des consultations nécessaires avec les partenaires sociaux".

Si le projet est encore au stade de réflexion, il fait écho à une vague de fermetures d'agences bancaires en Europe. Mouvement accéléré par la crise du coronavirus et les mesures de confinement qui ont favorisé les usages en ligne. Hier, la Deutsche Bank, a ainsi annoncé qu'elle allait fermer un cinquième de ses agences bancaires en Allemagne. Quelques jours plus tôt, le suédois Handelsbanken avait annoncé la fermeture de près de la moitié de ses agences et la suppression d'un millier d'emplois en Suède.

Juliette Raynal

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