Hypo Real Estate : la nationalisation de plus en plus probable

Le spectre d'une nationalisation d'Hypo Real Estate grandit en Allemagne. Berlin poursuivrait les négociations avec les actionnaires de la banque, mais une expropriation pure et simple apparaît désormais comme une solution possible.

Berlin veut à tous prix éviter un "Lehman Brothers" à l'allemande. C'est pourquoi le gouvernement d'Angela Merkel se mobilise pour empêcher Hypo Real Estate (HRE), sous perfusion de l'Etat depuis septembre dernier, de sombrer. Le spécialiste du financement immobilier représente un "risque systémique" pour l'Allemagne, estime la chancelière qui estime que l'argent des contribuables ne doit pas continuer à soutenir HRE de la sorte. Début octobre, l'établissement a bénéficié d'un plan de secours d'un montant total de 50 milliards d'euros. 30 milliards ont été apporté par un consortium de banques allemandes et 20 milliards par la Bundesbank (la banque centrale allemande) elle-même.

La nationalisation de la banque apparaît de plus en plus comme inévitable. Un porte-parole du gouvernement allemand déclaré ce vendredi qu'un accord avait été trouvé avec les parlementaires sur de nombreux points en vue d'une prochaine loi fixant les conditions de nationalisation des banques. Un projet de loi devrait, selon lui, être présenté mercredi en conseil des ministres, en marge d'un amendement à la loi de stabilisation des marchés financiers.

Selon une source proche du dossier citée par l'AFP, l'Agence France Presse, ce projet de loi consisterait à encadrer strictement la possibilité de l'expropriation des actionnaires privés. Une solution de dernier recours à la mesure du "séisme financiers" que provoquerait la faillite d'HRE en Allemagne, voir dans toute l'Europe.

Berlin tenterait d'abord de racheter HRE à ses actionnaires privés. Mais des différents notables se feraient sentir au niveau du prix. L'Etat propose en effet de payer les actions de la banque au prix du marché, soit environ 1,20 euro, selon Otto Bernhardt, un porte parole des Chrétiens démocrates, le parti d'Angela Merkel.

Conflit entre nationalisation consentie et expropriation

Hier, jeudi, le groupe JC Flowers, qui a payé 1,1 milliard d'euros pour prendre 24% du capital de HRE, a été reçu à Berlin. J.Christopher Flowers, le fondateur de la firme du même nom, souhaiterait en effet recevoir 10 euros par action. Un chiffre plus qu'incompatible avec la proposition de l'Etat allemand. Selon les informations de l'agence de presse, les discussions se poursuivraient ce vendredi, toujours sur la question du prix.

Les autres actionnaires privés de HRE plaident pour une injonction de capital de la part de l'Etat, mais écarte toute idée de nationalisation. Une idée qui avait d'abord les faveurs des conservateurs de la coalition au pouvoir. Dans un premier temps, Angela Merkel avait déclaré vouloir éviter la prise de contrôle du groupe par l'Etat. Mais, mercredi dernier (11 février), elle a affirmé que désormais "les intérêts des actionnaires (de HRE, ndlr) étaient secondaires".

Cependant, le gouvernement n'est pas unanime sur la solution à apporter. D'un côté, les Chrétiens démocrates veulent à tout prix persuader les actionnaires de HRE de quitter le capital du groupe volontairement et estiment que l'Etat n'a besoin que de s'assurer le contrôle de 75% des parts de la banque. De l'autres, les sociaux-démocrates, dont le ministre de Finances Peer Steinbrück, menacent de tout simplement exproprier les actionnaires de 95% des actions de l'établissement au cours d'un rachat forcé. Une méthode extrême qui rappelle aux Allemands les années sombre de la grande Dépression.

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Commentaire 1
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Si l'Allemagne commence à exproprier les actionnaires des banques , les investisseurs auront perdu toute crédibilité et l'Allemagne coulera

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