Trois caisses d'épargne espagnoles seront en partie nationalisées

Certaines caisses préfèrent tenter une entrée en Bourse. En cas d'échec, la participation de l'Etat à leur capital n'est pas exclue.
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La dernière réforme du marché financier en Espagne impose un taux de capitaux durs de 10% pour les caisses d'épargne sans présence significative d'investisseurs privés à leur capital, contre seulement 8% pour les banques. Lundi, huit caisses et quatre banques (dont les filiales de Barclays et Deustche Bank) qui ne respectent pas ce seuil ont remis à la Banque d'Espagne leurs plans de recapitalisation. Leurs besoins s'élèvent à 15,15 milliards d'euros dont 14,07 milliards pour les caisses. Le superviseur a jusqu'au 14 avril pour approuver les stratégies exposées.

Urgence

L'appel aux fonds publics est envisagé par trois groupes de caisses d'épargne. Selon la presse locale, Banco Base demandera 1,44 milliard d'euros. NovaCaixaGalicia compte quant à elle capter 2,6 milliards par l'intermédiaire du fonds public de sauvetage des banques, le Frob (Fonds de restructuration ordonnée bancaire), par un appel aux investisseurs privés et par un processus de capitalisation interne. CatalunyaCaixa, dont la dette senior a été abaissée la semaine dernière par Moody's au rang d'obligation de pacotille, s'apprête à demander 1,7 milliard d'euros au Frob.

A elles trois, elles ont déjà reçu 3,9 milliards d'euros d'aides du Frob sous forme de prêts en 2010. Les apports de l'Etat se feront cette fois à travers une prise de capital temporaire de 5 ans maximum. Pour en bénéficier, les caisses devront se transformer en banques. Elles préfèrent néanmoins passer par une nationalisation partielle et temporaire car les investisseurs privés tendent à proposer des prix au rabais. "On parle d'un prix par action qui serait d'environ la moitié de la valeur comptable. Les investisseurs profitent de l'urgence pour les caisses de trouver des fonds pour tirer les prix vers le bas", explique Pablo García chez Oddo Securities. Toutefois, ces caisses ne renoncent pas à faire entrer des investisseurs privés à moyen terme.

Dans ce contexte, l'entrée de l'Etat leur permet de gagner du temps pour y parvenir. D'autres entités envisagent de coter en Bourse au moins 20% de leur capital, comme Bankia, Banca Cívica ou Banco Mare Nostrum, ce qui leur permet de baisser le seuil de capitaux durs à 8% et non plus 10%. Bankia, dont fait partie Caja Madrid, est la mieux placée des trois pour réussir son entrée en bourse. Elle compte capter le 1,8 milliard d'euros qui lui manque grâce à cette opération. Mais les deux autres, Banca Cívica et Banco Mare Nostrum, pourraient éprouver des difficultés à attirer les investisseurs. En cas d'échec, elles pourraient devoir se tourner vers les fonds publics.

Enfin, de nouvelles fusions sont en cours de négociation, comme celle d'Unicaja et Caja España-Duero. Pour sa part, Unnim compte également trouver un partenaire pour une fusion. L'autre option du groupe catalan consisterait à se transformer en banque pour permettre l'entrée d'investisseurs privés à son capital et "éventuellement, au Frob", selon un communiqué.

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