Bank of Ireland a limité la casse en 2010

La banque irlandaise a réduit ses pertes à 609 millions d'euros, alors que les analystes attendaient 1,9 milliard. Elle compte bien s'affirmer comme l'un des deux piliers d'un système bancaire irlandais en voie de restructuration
Copyright Reuters

Au royaume des éclopés, les boiteux sont rois. Bank of Ireland a publié ce jeudi une perte nette réduite de deux tiers au titre de 2010, surprenant le marché qui redoutait un nouveau gouffre, et confirmant son image de banque la moins en difficulté d'Irlande. Le groupe a en effet enregistré une perte nette annuelle de 609 millions d'euros, bien en deçà des 1,9 milliard d'euros attendus par les analystes, selon Thomson Reuters.

Les pertes ont été réduites par un gain de 1,4 milliard d'euros imputable à une avantageuse conversion de dette et à une réduction de plus d'un tiers des charges de dépréciation, à 1,9 milliard d'euros. Bank of Ireland, qui a affiché une des performances les plus solides du pays lors des récents tests de résistance menés par Dublin, se montre confiante sur sa capacité à rebondir et à s'affirmer comme l'un des deux piliers d'un système bancaire irlandais qui s'apprête à être restructuré.

"L'histoire est facile à comprendre", a déclaré à la presse le directeur général Richie Boucher. "Les pertes sur crédit sont en baisse, nous sommes à l'aise."

La banque fondée en 1783 a réaffirmé penser que ses pertes sur les créances non destinées à être reprises par la structure de défaisance ("bad bank ") irlandaise avaient atteint un plancher. 

A l'issue de nouveaux "stress tests" en mars, l'Irlande a annoncé une restructuration de son secteur bancaire en deux nouveaux établissements piliers et chiffré à 24 milliards d'euros les besoins supplémentaires en fonds propres du secteur, dont 5,2 milliards pour Bank of Ireland.

L'établissement, dont l'Etat irlandais possède 36% du capital, a déclaré jeudi qu'il tiendrait le marché au courant dans les prochaines semaines concernant ses projets d'augmentation de capital. Le groupe a perdu 20 milliards d'euros de dépôts en 2010 avec le retrait d'une partie de la clientèle pr of essionnelle, mais Richie Boucher a indiqué que les dépôts étaient à nouveau en croissance depuis la fin de l'année.

Du fait du recul des dépôts et de l'incapacité à se financer sur les marchés, les banques irlandaises sont largement dépendantes des financements mis à leur disposition par la Banque centrale européenne (BCE) et la banque centrale irlandaise. Le directeur général de Bank of Ireland a néanmoins dit que son groupe se passerait de ces soutiens bien avant fin 2013 : "nous n'avons pas à générer une croissance énorme du montant des dépôts pour y parvenir; nous prévoyons une croissance des dépôts, mais d'abord via la réduction de notre dette."

Allied Irish Banks, l'autre pilier choisi par Dublin pour reconstruire le système bancaire, a fait état mardi d'une perte des opérations poursuivies presque quintuplée à 10,4 milliards d'euros pour 2010, et a annoncé 2.000 suppressions d'emplois en 2011 et 2012.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.