Compte-à-rebours avant le conseil de Dexia

Les discussions sur l'avenir de Dexia se poursuivaient samedi à Bruxelles et à Paris en vue d'un accord sur le démantèlement ordonné de la banque franco-belge, première victime européenne de la crise de la dette.
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Initialement prévue samedi après-midi, une réunion décisive du conseil d'administration du groupe a été repoussée à dimanche pour donner plus de temps aux négociateurs.

Le Premier ministre belge chargé des affaires courantes, Yves Leterme, s'est entretenu dans la matinée par téléphone avec le chef du gouvernement français, a-t-on appris dans son entourage, alors que des conseillers des deux pays étaient réunis à Paris.

Les ministres des Finances des deux pays, François Baroin et Didier Reynders, devraient évoquer le dossier en fin de journée, a-t-on précisé à Bruxelles, où pourrait se tenir un conseil interministériel belge.

Aucun commentaire n'a pu être obtenu dans l'immédiat sur le dossier à Paris.

L'agence de notation Moody's a accru la pression sur le camp belge vendredi soir: elle a placé la note souveraine Aa1 du royaume sous surveillance en expliquant entre autres vouloir évaluer les coûts et les passifs que l'Etat pourrait assumer en soutenant Dexia.

Le démantèlement du groupe pourrait en effet passer par une nationalisation de la branche belge, Dexia Banque Belgique (DBB), spécialisée dans la banque de dépôts.

Une solution défendue ces derniers jours par le gouvernement intérimaire à Bruxelles mais à laquelle s'opposaient les trois régions belges, actionnaires à hauteur de 5,7% du groupe et qui souhaitent conserver un rôle dans le financement des collectivités locales.

Les deux camps se sont toutefois rapprochés d'un compromis ces dernières heures, a-t-on appris de source proche du dossier.

Le quotidien belge L'Echo avait auparavant rapporté que la nationalisation de DBB pourrait être suivie d'une prise de participation des régions à l'occasion d'une future augmentation de capital de DBB.

UNE CHARGE DIFFICILE À RÉPARTIR

L'Echo ajoute cependant que la piste d'un rachat de DBB par une banque étrangère reste envisagée et précise que plusieurs institutions ont manifesté leur intérêt, parmi lesquelles Deutsche Bank, Rabobank , le Crédit mutuel, et BBVA.

Autre point clé des discussions: la répartition du fardeau financier de ce démantèlement entre la Belgique et la France, dont la participation cumulée à celle de la Caisse des dépôts (CDC) avoisine les 25%.

Yves Leterme et Didier Reynders ont prévenu jeudi le gouvernement français que la Belgique ne porterait pas seule le fardeau.

Les deux pays doivent notamment s'entendre sur les garanties de financement à accorder pour assurer le financement nécessaire à la liquidation progressive d'un portefeuille obligataire évalué à 95 milliards d'euros.

Selon L'Echo, la France soucieuse de conserver sa notation AAA, "défend une répartition 60/40, voire 65/35" au lieu de l'équilibre théorique 50-50 sur la base de la répartition actuelle du capital. "La Belgique n'y est pas hostile", poursuit le quotidien.

Vendredi, François Fillon a annoncé que la Caisse des dépôts dégagerait trois milliards d'euros pour assurer le financement des collectivités locales françaises en attendant qu'une nouvelle entité formée par la Caisse des dépôts et consignations (CDC) et la Banque postale prenne le relais de Dexia.

Avant le conseil d'administration de Dexia, Nicolas Sarkozy a reçu à l'Elysée la directrice générale du Fonds monétaire international, Christine Lagarde. Celle-ci n'a fait aucun commentaire à l'issue de cette réunion.

Le président français doit se rendre dimanche à Berlin pour un entretien et un dîner de travail avec la chancelière Angela Merkel, avant le sommet de la zone euro des 17 et 18 octobre et le G20 de Cannes les 3 et 4 novembre. Une rencontre bilatérale durant laquelle le dossier plus vaste de la recapitalisation des banques européennes devrait être abordé.

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Commentaires 3
à écrit le 08/10/2011 à 17:25
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Tout le monde parle, tout le monde écrit mais il est impossible d'avoir des informations d'ensemble un peu précises.

à écrit le 08/10/2011 à 16:51
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Aucun cadeau aux banquiers, aucun bonus, aucune magouille, garantie de l'état sur des actifs pourris ou des financements de ces crédits pourris... Attention messieurs les politiques, les contribuables et les citoyens électeurs vous surveillent attent...

à écrit le 08/10/2011 à 15:37
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On peut parier que les dirigeants vont partir avec de superbes bonus. Natixis, SocGe, BNP Paribas ou Crédit Agricole vont suivre tôt ou tard !

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