Barclays envisage de relocaliser son siège à Paris

La banque basée à Dublin a annoncé « envisager de déplacer son siège » dans la capitale française pour être au coeur de l'Europe. Une tentation à laquelle ont cédé de nombreuses banques et gestionnaires d'actifs qui s'éloignent de la City de Londres depuis le Brexit.
La banque irlandaise veut se rapprocher de la Tour Eiffel car « pour être plus proches du cœur des opérations de notre activité en Europe continentale, il serait approprié de relocaliser notre siège européen », a expliqué Barclays dans un communiqué.
La banque irlandaise veut se rapprocher de la Tour Eiffel car « pour être plus proches du cœur des opérations de notre activité en Europe continentale, il serait approprié de relocaliser notre siège européen », a expliqué Barclays dans un communiqué. (Crédits : PETER NICHOLLS)

Paris séduit et pas uniquement les touristes. Les banques et autres institutions financières sont de plus en plus intéressées par l'idée de s'installer près de la Tour Eiffel. Nouvel exemple, jeudi, la banque britannique Barclays a annoncé « envisager de déplacer son siège » européen de Dublin à Paris. « Un travail préparatoire et des engagements initiaux avec les régulateurs ainsi que d'autres parties prenantes sont en cours », indique le groupe dans son communiqué, précisant que la relocalisation du siège à Paris devrait prendre environ deux ans, si elle devait se confirmer.

Lire aussiAttractivité : la France fait la course en tête en Europe loin devant l'Allemagne et le Royaume-Uni

Barclays dans une optique de développement

La banque irlandaise veut se rapprocher de la Tour Eiffel car « pour être plus proches du cœur des opérations de notre activité en Europe continentale, il serait approprié de relocaliser notre siège européen », a expliqué Barclays dans un communiqué.

Ce choix se fait aussi dans une optique de croissance de ses activités. « Barclays Europe continue de croître et contribue de façon importante aux performances du groupe » rappelle la banque.

Lire aussiRésultats : BNP Paribas séduit sans surprendre au deuxième trimestre

Totalisant 3,1 milliards de livres (environ 3,5 milliards d'euros), le bénéfice net du groupe a progressé de 26% par rapport au premier semestre 2022, dopé par un recul des charges juridiques au premier semestre. Le chiffre d'affaires a, lui, grimpé de 2%, à 13,5 milliards de livres (près de 15,7 milliards d'euros). En revanche, les provisions pour dépréciations de crédits ont augmenté sur cette période dans un contexte de montée des taux d'intérêt et de l'inflation et les dépréciations de crédit ont quasi triplé, à 896 millions de livres, notamment à cause d'une augmentation des arriérés de paiement aux Etats-Unis.

Paris bénéficie du Brexit

La banque qui monte en puissance tient tout de même à rassurer Londres et Dublin. Ce déplacement « interne à l'Union européenne », entre deux capitales, n'aurait aucune conséquence sur ses activités au Royaume-Uni ni en Irlande, souligne-t-elle. En revanche, si l'idée se confirme, elle constituerait une bonne nouvelle pour la place de Paris, qui rivalise avec Londres, Francfort et Amsterdam pour attirer les entreprises internationales en Europe.

Lire aussiPourquoi la City ne va pas devenir un paradis fiscal

Et pour cause, Paris est devenu la principale bénéficiaire du Brexit parmi les grandes places financières européennes qui voient depuis plusieurs années les banques et autres gestionnaires d'actifs quitter la City de Londres pour se rapprocher des centres économiques et politiques de l'Union européenne. D'après des calculs du Financial Times de mai 2022, les établissements de Wall Street (Goldman Sachs, JPMorgan, Citi, Morgan Stanley et Bank of America) ont envoyé 1.600 collaborateurs de Londres à Paris et pourraient en transférer plus de 400 autres. Tous métiers financiers confondus, « près de 7.000 emplois ont été déplacés, selon les estimations d'EY. Paris en a attiré 2.800, dépassant les 1.800 de Francfort et les 1.200 de Dublin », écrit le quotidien économique. Malgré tout, Londres truste encore la seconde place du classement de référence GFCI des principales places financières, derrière New York.

« Le Brexit est synonyme de lourdeurs administratives et de coûts supplémentaires qui créent des frictions, ralentissent les échanges mais ne les empêchent pas. Si le volume d'affaires a baissé, il n'y a pas d'hémorragie de capitaux et d'emplois. La finance est tellement internationalisée que l'ancrage géographique compte moins. La situation contente les banques de la City, qui ouvrent des succursales dans l'UE », expliquait Aurélien Antoine, directeur de l'Observatoire du Brexit, à La Tribune.

(Avec AFP)

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 2
à écrit le 06/08/2023 à 12:15
Signaler
Jeanne (d'Arc ou D'Albret)! Au secours! Les revoilà!

à écrit le 06/08/2023 à 12:15
Signaler
Jeanne (d'Arc ou D'Albret)! Au secours! Les revoilà!

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.