Crédit Agricole atteint ses objectifs avec un an d’avance

La banque mutualiste, qui doit présenter son nouveau plan stratégique le 22 juin prochain, affiche d’excellentes performances en 2021, soit 9,1 milliards d’euros de résultat net pour le groupe et 5,8 milliards pour la structure cotée, Crédit Agricole SA. Une occasion pour le groupe mutualiste de louer son modèle de banque universelle au service de l’économie.
Le groupe mutualiste dégage un résultat net de 9,1 milliards d'euros en 2021, presque équivalent à celui de BNP Paribas.
Le groupe mutualiste dégage un résultat net de 9,1 milliards d'euros en 2021, presque équivalent à celui de BNP Paribas. (Crédits : Reuters)

Les dirigeants du Crédit Agricole ne cachent pas leur satisfaction à la publication des résultats annuels du groupe mutualiste. La dixième banque mondiale par la taille de son bilan a présenté un son résultat net de 9,1 milliards d'euros et 5,8 milliards d'euros pour la structure cotée, Crédit Agricole SA. « Il est peut-être banal d'avoir d'excellents résultats dans la période que nous connaissons mais je pense exactement le contraire en réalité. Ce sont des résultats qui nous donnent des responsabilités et qui nous engagent », avance Dominique Lefebvre, président du groupe.

« Le groupe tient ses engagements dans la durée et il est parvenu à atteindre ses objectifs (de son plan stratégique 2022, ndlr) avec même un an d'avance », précise Philippe Brassac, directeur général de Crédit Agricole SA. « Nous sommes des récidivistes », ajoute-t-il en soulignant que les objectifs avaient été également atteints en avance lors du précédent plan. Un nouveau plan stratégique à trois ans sera présenté le 22 juin prochain. De fait, ce qui fait la force de ce groupe, c'est bien la régularité de ses résultats dans le temps.

7 milliards d'euros réinvestis dans le groupe

La rentabilité de Crédit Agricole SA atteint ainsi un niveau rarement atteint dans le secteur bancaire de 13,1%, ce qui lui permet de booster son dividende à 1,05 euro, dont 0,2 euro au titre du rattrapage du dividende non versé en 2020, au titre de l'exercice 2019, en raison des restrictions imposées par la banque centrale européenne lors de la pandémie.

Compte tenu de l'organisation mutualiste du groupe (les 39 Caisses régionales sont actionnaires à 55 % de Crédit Agricole SA), près de quart des résultats du groupe - soit près de 7 milliards d'euros - seront réinvestis dans l'activité du groupe pour financer l'économie.

« Nous pensons qu'il est important de mobiliser nos capitaux pour le financement de nos clients, de l'économie, de la transition énergétique. Nous nous inscrivons donc en faux par rapport à la logique malthusienne (augmenter le taux de distribution du résultat aux actionnaires) qui gagne une partie du capitalisme occidentale aujourd'hui », justifie Xavier Musca, directeur général délégué de Crédit Agricole SA.

Le groupe, premier financeur de l'économie en France et premier employeur, est de fait puissant avec plus de 17,5% de ratio de solvabilité CET1, soit 8,6 points de pourcentage au-dessus des exigences réglementaires. L'essentiel de ses capitaux propres excédentaires se retrouvent au niveau des Caisses régionales, ce qui permet à la structure cotée d'optimiser la rentabilité de ses fonds propres.

Repositionnement pour BforBank

Le fort rebond du résultat de Crédit Agricole SA, multipliée par 2,2 d'une année sur l'autre, s'explique pour moitié par un effet de ciseaux positif entre une hausse des revenus (+10,5% à 22,5 milliards d'euros), dans tous les métiers, et une augmentation moindre (mais significative) des coûts (+7,8%), et pour l'autre moitié, par un coût du risque très faible (0,28 points de base), soit 1,5 milliard de provisions contre 2,6 milliards en 2020. Ce qui n'empêche pas le groupe coté de présenter un taux de couverture des créances douteuses (y compris encours sains au titre du Covid -19) de 75%. Le stock de provision atteint ainsi près de 9 milliards chez Crédit Agricole SA, dont 3 milliards sur encours sains.

« Ses résultats, et leur régularité, démontrent une fois de plus les vertus de notre modèle bancaire universel », rappelle Philippe Brassac. Dans la banque de détail, le groupe revendique 1,2 million de nouveaux clients pour les caisses régionales (soit 25 millions de clients) et 335.000 dans le réseau LCL, dont la restructuration a été longue et douloureuse.

En revanche, sa banque en ligne BforBank, sur laquelle le groupe communique peu, verra sa stratégie complètement revue dans les prochains mois. Elle n'a jamais vraiment réussi à émerger comme un axe fort de croissance au sein du groupe mutualiste. La banque de financement Cacib est portée par un environnement favorable de reprise, à l'exception, notable, des activités sur les taux.

Le groupe devrait donc poursuivre sa stratégie dans les prochaines années de croissance au service des clients. « Nous n'avons pas de stress de la taille critique », souligne Philippe Brassac qui raisonne toujours en groupe et non en parts de marché sur tel segment ou tel pays.

L'année 2021 aura vu néanmoins l'intégration de la banque italienne Creval et un mouvement significatif dans le leasing automobile (le nouvel eldorado des banques !) avec la prochaine acquisition à 100 % de FCA Bank, actuellement codétenue avec le constructeur automobile Stellantis. Le groupe aura quand même réalisé 4,3 milliards d'euros d'acquisitions en trois ans. En toute tranquillité.

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