Le paquebot BNP Paribas consolide son leadership en Europe

La première banque européenne affiche un résultat record de 9,5 milliards d’euros en 2021. Le groupe intégré, qui tire la moitié de ses revenus dans le Retail et les services financiers spécialisés, s’estime bien positionné pour atteindre ses nouveaux objectifs à 2025, notamment une rentabilité du groupe de plus de 11%. Cerise sur le gâteau, le taux de distribution aux actionnaires est porté, de façon pérenne, à 60%.
Jean-Laurent Bonnafé, directeur général de BNP Paribas, mise sur la technologie pour atteindre ses objectifs à 2025.
Jean-Laurent Bonnafé, directeur général de BNP Paribas, mise sur la technologie pour atteindre ses objectifs à 2025. (Crédits : Gilles Bassignac -Divergence)

C'est avec l'assurance décontractée (et sans cravate) qui sied à une banque numéro un en Europe que les principaux dirigeants de BNP Paribas (dont une femme) ont égrené un résultat net record de 9,5 milliards en 2021 d'euros et des objectifs à 2025 aussi solides que rassurants. C'est l'image de cette force tranquille qui fait de BNP Paribas un animal à part dans le monde des grandes banques mondiales intégrées.

L'idée est bien aujourd'hui de consolider ses parts de marché dans tous ses métiers, de manière industrialisée et méthodique, presque sans éclats, bien ancré sur trois piliers, la banque commerciale et les services financiers spécialisés (55% du chiffre d'affaires), la banque d'investissement (31%) et le pôle assurance, gestion d'actifs et gestion privée (14%). Et même les 11 milliards d'euros de fonds propres « libérés » par la vente de sa filiale californienne Bank of the West, une opération qui doit être finalisée à la fin de l'année, seront consacrés à un plan de rachat d'actions (4 milliards) et à la croissance organique (7 milliards), excepté quelques acquisitions ciblées ici ou là, sans doute dans les services financiers spécialisés ou services aux investisseurs.

« Bons résultats »

Cet air de père de famille se retrouve dans sa politique en faveur des actionnaires, avec un taux de distribution désormais porté de façon récurrente à 60% (contre 50% précédemment), dont 10% sous la forme de programmes annuels de rachat d'actions. De quoi conforter le retour en grâce de la banque en Bourse (+45% sur un an), avec une valorisation autour de 0,8 fois son actif net.

Selon le courtier Jefferies, « les actions BNP Paribas devraient s'apprécier, compte tenu des objectifs de croissance rentable ». Le nouveau plan stratégique à 2025 prévoit en effet une rentabilité de plus de 11%, une croissance des revenus de 3,5% par an, une croissance du résultat de 7 à 8 % par an et un ratio de solvabilité CET1 de 12% (après impact de la réforme prudentielle de Bâle 3).

Pour 2021, Jean-Laurent Bonnafé, directeur général du groupe, se contente d'un modeste « bons résultats ». Sur le quatrième trimestre, ils sont en effet juste sous la ligne de flottaison des attentes des analystes, en raison de charges plus importantes que prévu, compensées cependant par un coût du risque qui reste très faible (34 points de base) et qui devrait rester à ce niveau sur les prochaines années (d'autant que les réserves accumulées en 2020 sont restées intactes).

Positionné pour 2025

Tous les métiers sont en hausse (excepté le crédit à la consommation), notamment dans la banque de détail dont la hausse des revenus (+5,2%), est finalement en ligne avec la croissance du PIB. De fait, la banque, comme la totalité des autres grandes banques, profite d'un environnement exceptionnel, des marchés financiers en forte hausse et d'une très forte reprise économique.

Une reprise que le groupe « a pu » accompagner après sa remise en ordre, notamment sur le plan technologique, sur la période 2013-2019.

« Nous avons distribué en deux ans 800 milliards d'euros de crédits dans le monde, dont 500 milliards en Europe », souligne Jean-Laurent Bonnafé.

À ceux qui pensent que les banques ont un peu trop profité de la crise et des mesures de soutien à l'économie, le dirigeant répond ainsi en creux que son groupe a pris sa part dans la relance.

Le groupe est donc « bien positionné », selon l'expression du directeur général, pour la mise en œuvre de son plan stratégique. BNP Paribas ne sera guère différent dans cinq ans, mais simplement plus gros, plus solide et plus rentable. C'est du moins la promesse. Il sera également plus « vert », avec un objectif, à 2025, de 350 milliards d'euros de financements estampillés ESG, et 300 milliards d'actifs durables sous gestion (contre 220 milliards à la fin 2021). Avec une touche d'originalité : l'engagement de la banque en faveur de la biodiversité.

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Commentaire 1
à écrit le 08/02/2022 à 14:07
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Bravo, C'est très bien ces bons résultats. Et quelle bonne idée de s'être séparé de la filiale californienne, qui était davantage un boulet et une source de tracas réglementaires supplémentaires. Continuez comme ça !

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