BPCE conclut un nouveau rachat dans la Fintech

La filiale de paiement électronique S-money prend 55% de la startup e-cotiz qui facilite le règlement des cotisations d'associations, notamment sportives. Un marché lorgné par de nombreuses startups du paiement en ligne.
Delphine Cuny
Sur ce marché des associations assurément très local, la souplesse et la compétitivité de l'offre feront sans doute la différence, mais la notoriété et les prestigieuses références risquent de peser également.

Après la cagnotte en ligne Lepotcommun il y a un an et Depopass, solution remplaçant le chèque de banque pour la vente de voiture d'occasion, en mai dernier, BPCE réalise une nouvelle acquisition de startup de services financiers en ligne, en prenant 55% du capital d'e-cotiz, qui fournit une solution clé en main de gestion des cotisations aux associations, sportives principalement. Cette jeune Fintech, fondée il y a deux ans, revendique 500.000 utilisateurs cumulés depuis son lancement, 2.000 associations partenaires, dont six fédérations (équitation, badminton, lutte, ASPTT...) et une croissance de 214% l'an dernier.

Sur le plan des chiffres, on n'en saura pas plus, ni le chiffre d'affaires, ni le montant de l'opération, réalisée via la filiale de paiement électronique de BPCE, S-money. Une montée à 100% du capital est prévue dans trois ans. Le fondateur, Jauffray Dunyach, ancien rugbyman diplômé de l'Essec, a confié lors d'une conférence de presse ce jeudi:

"Nous voulons devenir le leader des flux financiers associatifs en France. Rejoindre S-money et le groupe BPCE va nous permettre d'élargir à l'ensemble du monde associatif et dans un second temps à l'Europe".

La bataille des commissions

Les associations sportives françaises collecteraient 1,7 milliard d'euros de cotisations par an. La startup francilienne, qui emploie un peu moins d'une dizaine de personnes, propose aux associations un mini-site web d'inscription personnalisable à leurs couleurs et se rémunère en prélevant une commission de 3% TTC sur chaque paiement en ligne (répercutée ou non sur la cotisation). Un tarif relativement élevé (PayPal prend entre 1,4% et 3,4% + 0,25 euro), adapté aux associations comptant plus d'une centaine d'adhérents. La plateforme HelloAsso propose une solution de collecte entièrement gratuite qui a séduit plus de 20.000 associations ayant collecté 28 millions d'euros.

assos fintech

[La startup propose aux associations un mini-site d'inscription personnalisable, Crédit : e-cotiz]

E-Cotiz fait valoir le gain de temps dans le traitement des inscriptions de la rentrée, "divisé par dix", la baisse du taux de fraude et des impayés, l'amélioration du fonds de roulement, ainsi qu'une meilleure connaissance des adhérents, en rassemblant les données sous forme numérique, de quoi faciliter la vente de produits dérivés, de billets, ou l'organisation du transport collectif. Les associations doivent se créer un compte électronique S-Money au préalable : un moyen pour BPCE de faire connaître sa solution qui revendique un million d'utilisateurs (contre plus de 7 millions pour Paypal en France).

Les assos suscitent les convoitises des startups

Ce marché des services aux associations, très en retard dans l'usage du numérique, attise les convoitises de nombreux acteurs. La startup Cotizasso est alignée sur le même tarif qu'e-Cotiz. La cagnotte en ligne Leetchi, rachetée par Crédit Mutuel Arkéa l'an dernier, propose aussi un service de collecte de cotisations (entre 2,9% et 4% de commissions). La solution de paiement Lydia s'intéresse aussi aux assos. La startup AssoConnect a développé toute une série de services par abonnement en fonction du nombre de contacts de l'association.

La plus avancée est probablement la startup néerlandaise ClubCollect. Elle a déjà commencé son internationalisation et propose ses services également en Allemagne et au Royaume-Uni (elle facture une commission fixe d'une livre par paiement). Elle a réalisé un tour de table auprès du fonds Velocity et travaille avec sa compatriote Adyen, l'une des plus grandes Fintech européennes, et le français Ingenico. Sur ce marché des associations assurément très local, la souplesse et la compétitivité de l'offre feront sans doute la différence, mais la notoriété et les prestigieuses références risquent de peser également.

Delphine Cuny

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