Dopée par le confinement, la start-up des paiements Checkout triple sa valeur à 5,5 milliards

La plateforme de paiements en ligne Checkout, concurrente de Stripe et Adyen, boucle une deuxième levée de fonds de 150 millions de dollars et entre dans le top 10 des fintech les mieux valorisées. Rentable depuis sa création en 2012, elle emploie aujourd'hui plus de 750 personnes dans le monde.
Juliette Raynal
Le siège londonien de la Fintech Checkout, qui dispose de 13 bureaux dans le monde dont un en France
Le siège londonien de la Fintech Checkout, qui dispose de 13 bureaux dans le monde dont un en France (Crédits : Checkout)

Il y a un peu plus d'un an, la start-up britannique spécialiste des paiements en ligne Checkout sortait de l'ombre à l'occasion de sa première levée de fonds de 230 millions de dollars. Il s'agissait alors du plus important tour de financement en série A pour une fintech européenne. Presque quinze mois plus tard, elle officialise un deuxième tour de table de 150 millions de dollars, la valorisant 5,5 milliards de dollars. "Checkout triple sa valeur", se félicite la société dans un communiqué de presse.

L'opération n'a pas été menée par un fonds de capital-risque classique, mais pas le hedge fund new yorkais Coatue, qui a déjà investi dans des entreprises technologiques en phase de développement avancé, à l'image de la néobanque Chime aux Etats-Unis. Les investisseurs historiques, dont Insight Partners, DST Global, Blossom Capital et GIC, le fonds souverain de Singapour, participent également à cette nouvelle augmentation de capital, qui hisse Checkout parmi les dix fintech les mieux valorisées de la planète. Un classement dans lequel se trouve déjà une autre pépite britannique : la néobanque Revolut, également valorisée 5,5 milliards de dollars.

Rentable depuis 2012

Mais la comparaison entre les deux sociétés londoniennes s'arrêtent ici. Fondée en 2012 par le suisse Guillaume Pousaz, Checkout affirme avoir été rentable dès son lancement (ce qui n'est pas du tout le cas de Revolut). Concurrente de l'américain Stripe (valorisé 36 milliards de dollars) et du néerlandais Adyen coté en Bourse, la jeune entreprise a développé il y a huit ans sa propre technologie de passerelle de paiement permettant aux entreprises d'accepter toute sorte de moyens de paiement en ligne. Comme Adyen, Checkout cible surtout les poids lourds du e-commerce dont l'activité est très orientée à l'international. Elle compte ainsi parmi ses clients Samsung, Adidas, Deliveroo, Virgin Active ou encore Veepee (anciennement Vente-Privée) et est en mesure de traiter plus de 150 devises.

Déjà portée par une forte croissance, avec une augmentation de 250% des transactions réalisées sur sa plateforme entre mai 2019 et mai 2020, Checkout explique avoir bénéficié du confinement, particulièrement propice aux achats en ligne. "Exclusivement centrée sur les paiements en ligne, le confinement à l'échelle mondiale a encore accéléré la croissance de Checkout.com, les entreprises passant rapidement à des solutions en ligne", fait-elle valoir sans divulguer, toutefois, de chiffres précis.

Plus de 300 millions de dollars de liquidités

La fintech britannique entend utiliser ces fonds pour renforcer davantage son bilan, "ce qui portera ses liquidités disponibles à plus de 300 millions de dollars US", assure-t-elle. Checkout prévoit également d'investir dans le développement de nouveaux produits avec la volonté de réduire davantage les délais de paiement.

La société, qui emploie plus de 750 personnes dans 13 bureaux à travers le monde, a décroché en septembre dernier un agrément d'établissement de monnaie électronique auprès du régulateur français. Elle affirmait alors espérer prendre 10% de parts de marché du e-commerce tricolore en l'espace de 18 mois. En février, elle a mis la main sur la fintech française ProcessOut, spécialisée dans l'optimisation du traitement des paiements internationaux, afin d'acquérir des compétences complémentaires.

Checkout indiquait ne pas viser une entrée en Bourse au cours des deux prochaines années. Toutefois, cette option n'est pas écartée à plus long terme, car elle pourrait lui permettre d'accéder à des clients hors normes, comme les compagnies aériennes ou les grands groupes hôteliers.

Juliette Raynal

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