La discrète licorne Fintech Checkout lève 230 millions de dollars

La startup britannique, dont la passerelle de paiement en ligne est concurrente de Stripe, serait valorisée 2 milliards de dollars pour ce premier tour de table. Checkout, qui compte Adidas, Deliveroo et TransferWise parmi ses clients, est rentable et emploie plus de 300 personnes.
Delphine Cuny
Fondée en 2012 par le suisse Guillaume Pousaz, Checkout affirme avoir été rentable dès son lancement.
Fondée en 2012 par le suisse Guillaume Pousaz, Checkout affirme avoir été rentable dès son lancement. (Crédits : Checkout)

Le secteur du paiement continue de faire vibrer les investisseurs. Après l'introduction en Bourse retentissante de la néerlandais Adyen en juin dernier (qui capitalise 20 milliards d'euros) et la levée de 245 millions de dollars de l'américaine Stripe, une autre jeune entreprise de cette industrie en pleine ébullition, la Fintech britannique méconnue Checkout, affole les compteurs : elle a annoncé jeudi 2 mai sa première levée de fonds, une série A de 230 millions de dollars, menée par le fonds du milliardaire russo-israélien Yuri Milner DST Global et la société new-yorkaise de capital-risque Insight Partners, au côté notamment du fonds souverain de Singapour GIC. Selon le Wall Street Journal, ce tour de table valoriserait l'entreprise près de 2 milliards de dollars.

« [C'est] le plus important tour de financement de série A jamais réalisé en Europe par une Fintech et le troisième plus important tour de financement de série A jamais réalisé au niveau mondial par une Fintech », affirme la jeune entreprise dans un communiqué.

D'autres levées ont largement dépassé ce montant dans la Fintech en Europe, mais il s'agissait de stades plus matures (séries C ou D, troisième ou quatrième tours), notamment les 440 millions de dollars de la britannique Oak North (qui détenait le précédent record de série A à 200 millions) annoncés en février et les 300 millions de l'allemande N26 en janvier.

Autofinancée et rentable

Fondée en 2012 par le suisse Guillaume Pousaz, Checkout affirme avoir été rentable dès son lancement. La jeune pousse a développé sa propre technologie de passerelle de paiement permettant aux entreprises d'accepter toute sorte de moyens de paiement en ligne compte parmi ses clients Samsung, Adidas, TransferWise et Deliveroo, et affirme avoir « la solution de paiements transfrontaliers la plus complète au monde pour le commerce en ligne. » Concurrente de Stripe et d'Adyen, la jeune entreprise s'est classée deuxième dans la liste Deloitte Fast 50 au Royaume-Uni en 2019, avec une croissance de 15.548%, se présentant comme « une affaire autofinancée de plusieurs millions de dollars. »

Cette première ouverture de son capital va lui permettre d'accélérer sa croissance en Europe, aux Etats-Unis et au Moyen-Orient, et d'accompagner son développement futur en Asie et en Amérique latine. Checkout emploie 345 personnes dont près de 200 à Londres. Les effectifs devraient tripler dans les trois ans à venir.

« Avec un marché des paiements numériques qui devrait atteindre 6.000 milliards de dollars d'ici 2021, nous pensons que Checkout.com peut se développer rapidement grâce à sa solution de paiements axée sur la technologie et centrée sur les clients », a commenté Tom Stafford, associé chez DST Global.

Delphine Cuny

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