HSBC prépare une vaste restructuration alors que son bénéfice dégringole

Au troisième trimestre de l'année, la banque britannique a vu son bénéfice net chuter de 24%. Plombé par l'Europe et les États-Unis, le groupe, qui réalise l'essentiel de ses profits en Asie, renonce à son objectif de rentabilité fixé pour 2020. Son directeur général par intérim, Noel Quinn, a laissé entendre que des mesures drastiques étaient dans les tuyaux sans donner davantage de détails. La banque a déjà annoncé 4.000 suppressions de postes cet été et pourrait se séparer de 10.000 collaborateurs supplémentaires selon le Financial Times.
(Crédits : Brendan McDermid)

Le géant bancaire britannique HSBC a annoncé lundi un bénéfice net en recul de près d'un quart sur un an au troisième trimestre, plombé par l'Europe et les États-Unis, dont les performances "ne sont pas acceptables".

Le patron du groupe par intérim Noel Quinn a mis en garde contre des turbulences à venir et préparé le terrain pour une vaste "remodélisation" du groupe, laissant présager des coupes sombres dans les effectifs après une première vague de suppression de 2% de ses effectifs, soit 4.700 postes. Vers 09h40 GMT, le marché sanctionnait le titre à la Bourse de Londres où la valeur perdait 4,18% à 591,60 pence.

Un bénéfice en recul de 24%

Le groupe, basé à Londres mais actif à travers le monde et particulièrement en Asie générant la majorité de ses profits, a réalisé un bénéfice net de près de 3 milliards de dollars entre le 1er juillet et le 30 septembre, contre 3,9 milliards réalisés au troisième trimestre 2018. Il cherche à réduire ses coûts pour amortir l'impact de la guerre commerciale sino-américaine et du Brexit, et souffre aussi de la crise économique en Argentine.

HSBC se félicite d'une performance "résiliente" à Hong Kong, en proie depuis juin à une crise politique sans précédent depuis 1997 plombant son activité économique. "Les manifestations [...] pèsent aussi sur le tourisme, les réservations d'hôtel et le commerce de détail", a relevé lors d'une conférence d'analystes Noel Quinn, qui assure l'intérim à la direction générale de HSBC depuis l'éviction surprise en août de John Flint.

Des mesures drastiques à venir

"Certains secteurs de notre activité, en particulier en Asie, ont tenu le coup dans un environnement difficile", souligne aussi Noel Quinn dans un communiqué accompagnant la publication des résultats. "Cependant, dans certaines régions, la performance n'a pas été acceptable, en particulier l'activité de l'Europe continentale, certaines activités au Royaume-Uni et aux États-Unis", a-t-il ajouté.

HSBC attribue l'essentiel de la chute des profits aux faibles taux d'intérêt, "une faible activité sur les marchés, et des difficultés dans la gestion de fortune et l'assurance".

"L'environnement est plus difficile pour le chiffre d'affaires qu'au premier trimestre 2019, et ses perspectives de croissance sont plus faibles que ce que nous avions anticipé à la fin du premier semestre", indique aussi le groupe, prévenant qu'il n'atteindrait pas son objectif de rendement des capitaux propres en 2020.

Sans donner de détails sur les restructurations qui pourraient être lancées, il indique que les investisseurs seront informés avant février 2020, au moment des résultats annuels. Noel Quinn a laissé entendre que des mesures drastiques étaient dans les tuyaux car "les plans en cours ne sont plus suffisants" pour redresser la situation.

Le Financial Times avait écrit début octobre, citant des sources proches du dossier, que le groupe pourrait supprimer jusqu'à 10.000 nouveaux emplois. "Nous accélérons par conséquent les plans pour les remodeler et déplacer les capitaux vers des opportunités de croissance et de rendements meilleurs", a ajouté le directeur général.

La très grande majorité des bénéfices réalisée en Asie

Sur le trimestre, le bénéfice avant impôts recule de 18% par rapport à la même période en 2018, à 4,8 milliards de dollars. Signe du poids toujours plus grand de l'Asie dans les comptes du géant bancaire, 4,6 milliards de dollars de bénéfices avant impôts y ont été réalisés au troisième trimestre.

En revanche, la banque accuse une chute de 36% de son bénéfice avant impôts en Amérique du Nord et une perte avant impôts de 424 millions de dollars en Europe. Au Royaume-Uni, comme les autres banques, HSBC est confronté à des demandes d'indemnisations bien plus importantes que prévues dans l'affaire retentissante des assurances-crédit PPI, avec un coût de 388 millions de dollars dans les comptes du troisième trimestre. Les incertitudes du Brexit perdurant, le groupe anticipe aussi un ralentissement de la croissance dans les mois à venir au Royaume-Uni.

En France, la banque avait déjà averti qu'elle considérait une éventuelle cession, totale ou partielle, de ses activités de détail, sans ajouter de précision lundi. Ces réductions d'effectifs vont coûter au groupe de 650 à 700 millions de dollars en 2019 pour des économies de 650 à 700 millions de dollars par an.

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Commentaires 4
à écrit le 28/10/2019 à 12:09
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Les paradis fiscaux, La City, Suisse et Hong Kong, rien ne va plus, c'est triste !

à écrit le 28/10/2019 à 12:06
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Il serait temps de reprendre la main sur les banques qui sans guide, seules finissent toujours par faire n'importe quoi.

le 28/10/2019 à 20:32
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Non, l'argent disparaît pour aller dans une autre poche. Et lorsque l'on on en dispose de trop, du coût la logique amène a l'optimisation totale. Le problème est souvent pour disons ensuite économiser agence a fort coûts humains. Disons qu'il y...

le 29/10/2019 à 8:53
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"Non" OUi voilà c'est bien connu, les banques pratiquent l'évasion fiscale massive qui détruisent le monde mais elles ne font pas n'importe quoi... -_- ALors certes oui bien entendu elles appartiennent à des gens c'est évident ces machines de...

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