La Bourse reste sourde à la sérénade d'UniCredit

Après une chute de près de 15% mercredi, le cours de Bourse de la première banque italienne a encore plongé de 17%, jeudi. Et ce, bien que son patron, Federico Ghizzoni, se soit dit "optimiste" quant à la réussite de l'augmentation de capital de 7,5 milliards d'euros qui sera lancée le 9 janvier avec une gigantesque décote de 69%.
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Federico Ghizzoni prêche dans le désert. Dans un entretien au journal IL Sole 24 Ore, publié jeudi, l'administrateur général délégué d'UniCredit a eu beau se dire "optimiste" sur les chances de réussite de l'augmentation de capital de la banque italienne, les investisseurs n'ont rien voulu entendre. L'action de la banque, la plus importante d'Italie en termes d'actifs, a dévissé de 17,3% aujourd'hui, pour clôturer à 4,48 euros. La veille, déjà, le titre avait décroché de 14,5%, le groupe ayant levé le voile sur les détails d'une augmentation de capital de 7,5 milliards d'euros, qui sera lancée le 9 janvier. Pour mémoire, UniCredit doit trouver la coquette somme de  8 milliards d'euros d'ici au 30 juin, afin d'afficher à cette date un ratio de fonds propres durs de 9% au moins. Cette exigence, qui émane de l'Autorité bancaire européenne et vise à éviter une contagion de la crise des dettes souveraines, vaut pour l'ensemble des banques européennes.

Une perte de 10 milliards d'euros au troisième trimestre

Cette levée de fonds s'effectuera au prix de 1,943 euro par action, soit une énorme décote de 69% par rapport au cours de clôture de mardi. En clair, UniCredit se brade pour tenter de récolter l'argent dont elle a besoin. Cet aveu de faiblesse a épouvanté des analystes pourtant au fait des déboires de la banque, qui avait accusé une perte colossale de 10,5 milliards d'euros au troisième trimestre 2011. Les analystes financiers sont d'autant plus inquiets que la défiance des marchés à l'égard des valeurs bancaires va croissant depuis cet été, ce qui augure mal d'une réussite de l'augmentation de capital d'UniCredit, même au prix sacrifié de 1,943 euro l'action.

L'ensemble des valeurs bancaires européennes a chuté de 3%

"La décote tient compte de l'explosion de la crise des dettes souveraines, cet été", a tenté de se justifier Federico Ghizzoni. Et d'ajouter : "cela vaut pour nous et pour les autres banques européennes qui devront se recapitaliser d'ici à juin." Il n'en a pas fallu davantage pour que les investisseurs cèdent à la panique. L'indice Bloomberg Europe des banques et autres sociétés de services financiers a décroché de 3%, jeudi.

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