Les syndicats de Cofinoga fulminent contre les bénéfices de BNP Paribas

L'intersyndicale de la société de crédit à la consommation Cofinoga, détenue par BNP Paribas et les Galeries Lafayette, s'apprête à supprimer 433 emplois.
Philippe Lemoine, président de Cofinoga. Copyright Reuters

C'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Les syndicats de Cofinoga ont fait part, mercredi, de leur "colère" à l'annonce des six milliards d'euros de bénéfices nets engrangés en 2011 par BNP Paribas. Si La société de crédit à la consommation, qui avait annoncé fin janvier la suppression de 433 postes, dont 397 à Mérignac (Gironde), s'en prend à la première banque française, c'est parce que Cofinoga est  une filiale du groupe Laser, lui-même détenu à parité par BNP Paribas Personal Finance et par les Galeries Lafayette. Certes, le bénéfice de BNP Paribas a chuté de près de 23%, l'an dernier, l'intersyndicale du site Laser Cofinoga à Mérignac le reconnaît. Mais "avec seulement 1 ou 2% de cette somme, il n'y aurait plus lieu de faire un PSE (plan de sauvegarde de l'emploi) chez Cofinoga. Cet argent permettrait de relancer une véritable dynamique de croissance de l'activité", déplorent les syndicats.

Cofinoga publiera de "lourdes pertes" au titre de 2011

Lors de la présentation des résultats annuels de BNP Paribas, mercredi, Jean-Laurent Bonnafé, directeur général de la banque, a simplement évoqué la loi Lagarde de 2010, relative à l'encadrement du crédit à la consommation, et ses conséquences : "Nous en savons malheureusement quelque chose avec Cofinoga." Cette loi a en effet provoqué une chute de 50% de la demande de crédits renouvelables, en deux ans, selon le courtier Empruntis.com. Conséquence, Cofinoga, qui souffre également de la crise économique et dont le bénéfice net a plongé de 48,2% au premier semestre 2011, à 30,8 millions d'euros, accusera "de lourdes pertes" sur l'ensemble de l'exercice écoulé, a indiqué son président, Philippe Lemoine, dans un entretien aux Echos, le 10 février. D'où les 433 suppressions de postes prévues, afin de tenter de renouer avec les bénéfices d'ici à 2015.

 Les syndicats s'adresse à Nicoas Sarkozy

Les syndicats, qui avaient déjà interpellé le Premier ministre François Fillon lors d'un récent déplacement à Bordeaux, ont tapé plus haut encore mercredi, en s'adressant à Nicolas Sarkozy. "A partir de combien d'emplois sacrifiés pour des motifs boursiers le pouvoir s'autorise-t-il à intervenir?", ont-ils demandé au président de la République. Pas sûr qu'ils obtiennent une réponse plus satisfaisante que celle de BNP Paribas et des Galeries Lafayette, qui "se sont engagés au côté de Cofinoga pour aider (la société) à gérer humainement ce plan de redressement", que les deux actionnaires approuvent par ailleurs "totalement", avait indiqué Philippe Lemoine, le 10 février.

 

 

 

 

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