Capital-investissement : les zinzins veulent bien y aller, mais pas à n'importe quel prix

La plupart des investisseurs institutionnels interrogés par Coller Capital prévoient d'augmenter leur exposition au capital-investissement, au cours des cinq prochaines années. En contrepartie, ils réclament davantage de transparence de la part des gérants de fonds.
Les 11,5% de rendement moyen dégagé par le capital-investissement en 2011 sont autrement plus attrayants que la baisse de 3,7% des placements en actions. Copyright Reuters

Qui l'eut crû ? Malgré un contexte économique défavorable et, pour certains d'entre eux - banquiers, assureurs -, un environnement réglementaire qui l'est tout autant, pas moins de 42% des investisseurs institutionnels projettent d'augmenter la part du capital-investissement dans leurs portefeuilles, au cours des trois à cinq prochaines années, selon une enquête réalisée à l'échelle mondiale par la société de private equity Coller Capital, et publiée lundi. "La hausse des intentions d'allocations en capital-investissement est une reconnaissance de l'intérêt pour cette classe d'actif, ses performances et sa volatilité moindre", explique François Aguerre, directeur des investissements chez Coller Capital.

Il est vrai qu'au royaume des aveugles...: bien que loin du rythme de croisière de 15% à 20%, les 11,5% de rendement moyen dégagé par le capital-investissement en 2011 sont autrement plus attrayants que la baisse de 3,7% des placements en actions, ou que des obligations souveraines qui ne rapportent plus grand-chose, comme le Bund allemand (1,48%).

La dette décotée a le vent en poupe

S'il est un segment du private equity qui a les faveurs des "zinzins", à l'heure actuelle, c'est bien celui des fonds spécialisés dans la dette décotée, ces titres d'entreprises qui cotent en dessous de leur valeur nominale, en raison de difficultés financières, mais qui disposent d'un potentiel de rebond grâce à la restructuration des sociétés en question. Près de 90% des investisseurs institutionnels tablent sur des rendements annuels au moins égaux à 11%, sur ce marché du "distressed", dans les cinq prochaines années.

Les fonds européens plutôt bons en matière de transparence

Mais le regain d'appétit des "zinzins" pour le capital-investissement ne s'apparente pas à un chèque en blanc. Les investisseurs institutionnels, ou Limited Partners (LPs), appellent les gérants des fonds (General Partners, GPs) à plus de transparence sur leur gestion, en particulier des risques. Qui fait quoi, au sein de l'équipe de gestion ? Quelles sont les perspectives d'activité des sociétés en portefeuilles ? Via quels montages financiers ont-elles été rachetées ? Autant de questions auxquelles les LPs exigent d'avoir des réponses, maintenant qu'ils se trouvent en position de force. En effet, malgré la hausse de leurs intentions d'allocations au capital-investissement, celles-ci demeurent inférieures aux besoins du secteur. En avril, près de 2.000 fonds, dans le monde, cherchaient à lever des capitaux, pour un montant total de 784 milliards de dollars, d'après le cabinet Preqin.

A ce jeu de la transparence, les fonds du Vieux Continent semblent plutôt bons, 45% seulement des investisseurs européens se disant insatisfaits de leur communication, contre près des deux tiers des LPs américains et plus de 80% des "zinzins" asiatiques. "Il existe donc, pour les GPs français, une opportunité concrète de se positionner de manière favorable vis-à-vis de leurs confrères étrangers en matière de transparence et de communication, et d'attirer ainsi davantage de capitaux étrangers", estime François Aguerre. Et d'insister : "De nombreux GPs affichant de bonnes performances, la différenciation se fera sur d'autres critères, comme celui de la transparence ou plus généralement de la qualité de la relation avec les LPs."


 

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Commentaires 2
à écrit le 25/06/2012 à 20:58
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bonsoir un particulier peut il investir sur ces fonds ?? antoine http://osezlindependancefinanciere.blogspot.fr/

à écrit le 25/06/2012 à 15:54
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Venez découvrir un article sur les conséquences de la politique économique de Mr Hollande, qui va payer comme d'habitude ? Nous, c'est à dire la classe moyenne. Si vous aimez partagé au maximum mon blog, que l'on puisse créer le buzz et enfin faire r...

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