Scandale du Libor : la Deutsche Bank continue de faire le ménage en interne

Première banque allemande, la Deutsche Bank a interrogé une cinquantaine de ses employés qu'elle soupçonne d'être impliquées dans la manipulation des taux de référence du marché interbancaire, selon le Handelsblatt.
Un trader de la Deutsche Bank scrute ses écrans, en juillet 2013.

Fin juillet 2012, la Deutsche Bank reconnaissait l'implication de quelques-uns de ses employés dans l'affaire de manipulation des taux interbancaires dite du "Libor"… mais il se pourrait bien que le nombre de personnes soupçonnés soit bien plus important. Le journal économique Handelsblatt daté de lundi avance que la première banque allemande a élargi son champ d'investigation interne et a demandé à s'entretenir avec environ 50 de ses salariés.

Déjà plusieurs salariés suspendus

Selon le journal, les entretiens ont débuté dès la semaine dernière et pourraient se poursuivre sur plusieurs jours voire même plusieurs semaines, d'après des sources citées par le Handelsblatt. Les personnes interrogées sont autorisées à se présenter aux convocations en compagnie d'avocats ou de témoins.

La liste des individus soupçonnés a été établie en fonction des recherches effectuées pendant plusieurs mois par le cabinet d'audit EY (anciennement Ernst & Young) qui a vérifié le contenu de courriels et de messages électroniques à la recherche d'irrégularités. L'institut de crédit a déjà suspendu plusieurs de ses salariés dans la manipulation du Libor et de l'Euribor.

3 milliards de provisions pour risques juridiques

Aujourd'hui, la Deutsche Bank craint sérieusement de se voir condamnée à payer une forte amende. Elle a d'ailleurs passé de nouvelles provisions pour charges au deuxième trimestre, à hauteur de 630 millions d'euros, qui portent le total des provisions pour ce motif à 3 milliards d'euros. Cela a pesé sur son bénéfice net, divisé par deux sur un an. Elle publiera ses résultats au troisième trimestre le 29 octobre prochain. A cette occasion, les provisions pour risquent juridiques pourraient encore être augmentés.

Pour mémoire, ce scandale a éclaté le 27 juin 2012 lorsque la banque Barclays a révélé avoir négocié le paiement d'une amende de 290 millions de livres avec les régulateurs britanniques et américain pour avoir manipulé de façon frauduleuse les taux de référence du marché interbancaire entre 2005 et 2009. Au total, une vingtaine de grandes banques sont impliquées dans des manipulations illégales de ce taux.

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Commentaires 2
à écrit le 25/06/2014 à 10:03
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comme si les salariés étaient à l'initiative de l'escroquerie, la direction elle est propre, nous n'en doutons pas une seconde... la fin du foutage de gueule c'est quand ?

à écrit le 22/10/2013 à 9:06
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Si ces taux court terme de référence étaient fixés tous les jours par au moins une cotation de billet de trésorerie sur un marché organisé, tout ce délire ne serait pas arrivé. On ne peut pas à la fois vouloir déréguler les marchés, bref, recréer une...

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