L’Ecureuil veut être la banque de monsieur Tout le Monde en Suisse

La Banque du Léman, créée il y a un an par la Caisse d’Epargne Rhône-Alpes à Genève, au pays de la gestion de fortune, compte aujourd’hui 1.300 clients. Un chiffre qui conforte cette startup bancaire dans son objectif d’atteindre l’équilibre financier en 2018.
L'agence de la Banque du Léman à Genève.

Ouvrir une banque en Suisse, le pays de la finance, il fallait oser. Un an plus tard, Stéphanie Paix, présidente du directoire de la Caisse d'Epargne Rhône-Alpes (Cera), ne regrette pas son pari.

« Il faudra deux à trois ans pour transformer l'essai mais nous sommes en ligne avec nos objectifs », affirme celle qui préside également le conseil d'administration de la Banque du Léman, la filiale suisse de la Cera, ouverte le 12 mai 2014. Pour mémoire, la Banque du Léman, qui a pris ses quartiers à Genève, à deux pas des gares routière et ferroviaire, entend conquérir 10.000 clients d'ici à 2018. La « startup bancaire », comme la nomme Stéphanie Paix, compte aujourd'hui quelque 1.300 clients. Et ce, alors que la Banque du Léman n'a débuté sa conquête commerciale qu'en septembre dernier, souligne Christian Lefaix, directeur général de l'établissement.

Il faut dire que ce dernier ne tente nullement de s'aventurer dans la gestion de fortune, la grande spécialité des banques suisses. « La banque privée n'est pas notre créneau, nous sommes une banque qui s'adresse à des particuliers comme vous et moi », a insisté Stéphanie Paix, mercredi 10 juin, lors d'une conférence de presse, à Genève. Le modèle de la Banque du Léman n'est pas davantage calqué sur celui des extensions créées il y a dix ou quinze ans en Suisse par d'autres banques françaises, et qui ont un profil très spécialisé. Non, la clientèle que vise la filiale suisse de Cera, c'est celle des 60.000 frontaliers français qui travaillent à Genève, et qui se doivent d'avoir un compte bancaire en Suisse afin d'y domicilier leur salaire. Mais également celle des résidents suisses qui souhaitent par exemple souscrire un crédit immobilier afin d'acquérir un bien en France.

Des frontaliers qui représentent 80% de la clientèle

Une activité qui permet à la Banque du Léman d'afficher d'ores et déjà un portefeuille de crédits de 13 millions de francs suisses (12 millions d'euros). Aussi la banque projette-t-elle de porter la part des résidents suisses à 50% dans son portefeuille de clients d'ici à 2018 ou 2020, contre 20% aujourd'hui. Et ce, d'autant plus que les résidents suisses tendent à utiliser la Banque du Léman comme leur banque principale, alors qu'elle demeure surtout une banque secondaire pour les frontaliers français qui travaillent à Genève, et qui gardent l'essentiel de leurs comptes dans un établissement français.

2018, c'est également l'horizon auquel la jeune banque suisse ambitionne d'atteindre l'équilibre financier. Certes, les banques de détail, spécialisées dans la collecte de l'épargne et l'octroi de crédits, ne manquent pas en Suisse, et la Banque du Léman ne sous-estime pas la concurrence de la Banque Cantonale de Genève, de la Banque Cantonale Vaudoise ou encore de la Poste ni celle de la banque Migros. Mais Stéphanie Paix et Christian Lefaix misent beaucoup sur la politique tarifaire « modérée, sans être low-cost» de leur établissement, ainsi que sur sa réactivité, la Banque du Léman n'employant que 13 collaborateurs.

Une deuxième agence en projet à Lausanne

Ce nombre pourrait grimper à 40 au cours des prochaines années, la banque, qui ne compte qu'une seule agence, à Genève, envisageant d'en ouvrir une deuxième à Lausanne. Autre projet sur les rails : l'ouverture, à Genève, d'un centre d'affaires dédié aux entreprises, essentiellement des PME suisses. « L'axe Rhône-Alpes-Genève est un pôle de développement économique extrêmement dynamique, avec une industrie importante, dont nous voulons être un partenaire majeur », explique Stéphanie Paix.

La présidente du directoire de la Caisse d'Epargne Rhône-Alpes ne s'en cache pas : la Banque du Léman, sise dans le canton de Genève où le PIB (Produit intérieur brut) tutoie les 54 milliards de francs suisses (51 milliards d'euros) pour une population de moins de 500.000 âmes, doit constituer une source de « PNB (produit net bancaire, l'équivalent du chiffre d'affaires) complémentaire »,  dans un environnement morose pour les banques de détail en France.

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