L'ex-banquier de Drahi attaque Morgan Stanley sur son bonus

Bernard Mourad, qui avait quitté la banque américaine pour Altice, puis pour l'équipe d'Emmanuel Macron en campagne, poursuit aux prud'hommes son ex-employeur qui ne lui a pas versé un bonus de 1,3 million d'euros, selon l'agence Bloomberg.
Delphine Cuny
Bernard Mourad avait quitté Altice pour rejoindre Emmanuel Macron en octobre dernier.

[Article publié à 19h05 et mis à jour à 19h50]

Un arriéré de salaire de 1,3 million d'euros et 160.000 euros de dommages et intérêts : c'est ce que réclame Bernard Mourad à son ancien employeur, Morgan Stanley. Comme le révèle l'agence Bloomberg, l'ex-banquier d'affaires qui avait conseillé Patrick Drahi dans son rachat de SFR à Vivendi, un deal à 13,5 milliards d'euros, a détaillé devant un tribunal des prud'hommes à Paris ses griefs : il reproche à la banque de ne pas lui avoir versé son bonus, alors qu'il lui avait rapporté près de 100 millions de commissions.

"Un banal litige de compétence de juridiction qui traîne depuis plus de deux ans" nous confie l'ex-banquier, qui confirme la procédure.

Les deux parties s'opposent en effet sur le point de savoir si le contrat dépend de la loi française ou américaine.

Parti chez Altice puis En Marche !

La plainte remonte en fait à 2015. Les avocats de la firme avaient considéré que ce bonus faisait partie d'un package récompensant la fidélité de l'associé et conditionné à sa présence, or il avait quitté Morgan Stanley pour l'entreprise qu'il avait conseillée, Altice, en mai 2015.

"J'ai commencé comme stagiaire chez Morgan Stanley", en 2000, a rappelé Bernard Mourad durant l'audience.

Son avocat a souligné qu'il était un des employés les plus rentables, qu'il avait rapporté près de 50 millions de commissions en quatre mois en 2015. Le jugement est attendu le 3 octobre.

En octobre 2016, Bernard Mourad avait expliqué sur les réseaux sociaux pourquoi il démissionnait de toutes ses fonctions chez Altice pour rejoindre Emmanuel Macron en pleine campagne. Il avait dénoncé des attaques contre lui pendant la campagne sur son passé de banquier, tout comme son frère, le docteur Jacques Mourad, conseiller santé du candidat En Marche!, soupçonné de conflit d'intérêts pour ses liens avec le laboratoire Servier. Il n'a pas rejoint le président de la République à l'Elysée. Il confie ne pas "avoir vocation à faire profession de politique avoir bien d'autres projets à développer". L'ex-banquier est aussi auteur de romans à ses heures perdues, et est à l'origine de l'appli mySOS, qui a l'ambition de sauver la vie de personnes faisant un malaise.

Delphine Cuny

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Commentaires 5
à écrit le 12/07/2017 à 18:19
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...comme conseiller spécial de M le Président aura t il œuvré au plafonnement des indemnités des Prud'hommes?

à écrit le 06/07/2017 à 16:40
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Alors s'il est "à l'origine de l'appli mySOS, qui a l'ambition de sauver la vie de personnes faisant un malaise. " il doit être quelqu'un de bien : la banque doit payer !

à écrit le 06/07/2017 à 12:04
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En marche veut limiter les indemnités prudhommales... Pour les petits salariés. Mais pas pour les dirigeants ?

le 07/07/2017 à 13:10
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Quel rapport avec les indemnités prud'hommales ? il s'agit là d'une rémunérations prévues à un contrat. Rien à voir avec un licenciement.

à écrit le 06/07/2017 à 9:34
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"Il avait dénoncé des attaques contre lui pendant la campagne sur son passé de banquier" Les banques saignent les finances publiques et ce monsieur très éloigné des réalités du vrai monde se plaint qu'on le lui reproche ? Ces gens là vivent v...

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