La startup Finexkap accélère dans l’affacturage en ligne

La Fintech parisienne a développé une plateforme en ligne qui permet de financer la trésorerie des entreprises en leur rachetant leurs factures en attente de paiement. Elle lève 7 millions d’euros dans le cadre d’une augmentation de capital et gonfle son véhicule de financement de 32 millions d’euros. Objectif : financer un milliard d’euros de factures par an d’ici 2021.
Juliette Raynal
Cédric Teissier et Arthur de Catheu, les cofondateurs de Finexkap.
Cédric Teissier et Arthur de Catheu, les cofondateurs de Finexkap. (Crédits : FinexKap)

Racheter des factures non payées aux entreprises pour leur apporter de la trésorerie. C'est le principe de l'affacturage. La startup Finexkap tente de tirer son épingle du jeu sur ce marché en pleine expansion, qui a dépassé 320 milliards d'euros en 2018, en hausse de 10,2% sur un an, selon les derniers chiffres de l'association des sociétés financières (ASF)

La jeune pousse, opérationnelle depuis quatre ans, vient de finaliser une levée de fonds de 7 millions d'euros auprès de Chenavari Investment Managers, un fonds de dette basé à Londres et créé par un ancien banquier français, et de ses deux actionnaires historiques : le fonds de capital-risque Black River Ventures et le family office britannique Somerston, qui a fait fortune dans l'immobilier mais qui développe depuis peu une activité de capital-risque dans les startups de la Fintech. « Cela porte le montant total des fonds levés en equity à 25 millions d'euros depuis notre création », précise Cédric Teissier cofondateur de la Fintech, qui revendique 1.900 clients (indépendants, TPE et PME)

Financer un milliard d'euros de factures par an d'ici 2021

Le gestionnaire d'actifs Chenavari Investment Managers injecte également 32 millions d'euros dans le fonds de financement de Finexkap, qui lui permet de racheter les factures de ses clients.

« Avec ce nouvel investissement, la taille de notre fonds atteint 150 millions d'euros. Cela devrait nous permettre de financer 1 milliard d'euros de factures par an d'ici 2021 », projette l'entrepreneur.

Depuis son lancement commercial en 2015, Finexkap a octroyé près de 300 millions d'euros de financement de trésorerie, dont 110 millions d'euros en 2018. Elle entend en financer entre 200 et 250 millions d'euros cette année.

Grâce à cette nouvelle augmentation de capital, Finexkap compte renforcer son expertise dans l'analyse des données bancaires avec le recrutement d'une dizaine de personnes, amenant les effectifs à 35 employés d'ici la fin de l'année. La jeune pousse parisienne prévoit également de développer de nouveaux services autour du financement de trésorerie des petites entreprises et internationaliser son activité. « Nous nous sommes lancés en Espagne il y a quelques semaines et nous allons rapidement attaquer le marché allemand », indique Cédric Teissier. Finexkap vise également l'Italie et les pays du Benelux.

75% des revenus issus des partenariats

Pour se distinguer des banques, qui dominent le marché, la startup a développé une approche B2B qui se traduit par la conclusion de partenariats.

« Nous comptons une quinzaine de partenaires et 75% de notre chiffre d'affaires provient de cette activité B2B », indique Arthur de Catheu, l'autre cofondateur.

La plateforme d'affacturage en ligne est ainsi intégrée à des logiciels de facturation électronique, de comptabilité ou à des places de marché, comme la plateforme Malt qui met en relation des indépendants avec des entreprises ou Yoss, la plateforme pour les indépendants lancé par Adecco. « Cela permet aux freelances d'être payés en 48h, sans qu'ils ne sachent que leur facture est en fait rachetée », explique Cédric Teissier.

La rentabilité visée en 2020

Finexkap, qui se rémunère en prélevant une commission sur le montant des factures rachetées, a enregistré un chiffre d'affaires légèrement supérieur à 4 millions d'euros en 2018. Elle vise la rentabilité en 2020. Son dirigeant reconnaît que son développement a été moins rapide que prévu.

« Nous sommes plus petits qu'un Petit Poucet sur ce marché. En France, la structure du marché du financement des PME est dominée par les banques. Nous sommes également très peu connus et une évangélisation est nécessaire », explique-t-il.

Par ailleurs, d'autres offres digitales ont vu le jour. C'est le cas de Cash In Time, développée par Crédit Agricole, ou encore de la startup blege Edebex très présente sur le marché français. Outre-Manche, marché où la finance alternative est beaucoup plus plébiscitée par les PME, la Fintech MarketInvoice a déjà financé plus d'un milliard de livres de factures depuis son lancement en 2011.

Juliette Raynal

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