Les banques européennes portées par la hausse des taux au deuxième trimestre

La hausse des taux de la BCE profitent aux banques du continent, qui prêtent à taux plus élevé et gonflent leurs marges. C'est toutefois moins vraie pour les banques françaises, qui prêtent surtout à taux fixe.
La première banque européenne, BNP Paribas, tient son rang avec un bénéfice net élevé de 2,8 milliards d'euros entre avril et juin, talonné en France par Crédit Agricole (2,5 milliards d'euros, en hausse de 2,1%).
La première banque européenne, BNP Paribas, tient son rang avec un bénéfice net élevé de 2,8 milliards d'euros entre avril et juin, talonné en France par Crédit Agricole (2,5 milliards d'euros, en hausse de 2,1%). (Crédits : SARAH MEYSSONNIER)

Le contexte financier ne plombe pas les affaires des grandes banques européennes, au contraire. Ces dernières ont profité, au deuxième trimestre, de la hausse des taux d'intérêt, qui augmente dans l'ensemble leur rentabilité, même si les résultats ne sont pas flamboyants chez certains acteurs français et les banques d'affaires. La remontée des taux de la Banque centrale européenne (BCE) donne l'occasion aux banques de prêter plus cher aux entreprises et aux particuliers, et ainsi d'augmenter leur marge.

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La première banque européenne, BNP Paribas, se distingue avec un bénéfice net élevé de 2,8 milliards d'euros entre avril et juin, talonnée en France par Crédit Agricole (2,5 milliards d'euros, en hausse de 2,1%). En Espagne le géant Santander, fortement implanté en Europe et en Amérique latine, affiche 2,67 milliards d'euros engrangés sur la période (+14%).

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Les Italiens Intesa Sanpaolo et Unicredit annoncent eux des bénéfices autour de 2,3 milliards d'euros chacun, quand HSBC, basé à Londres mais très implanté en Asie où se font l'essentiel de ses bénéfices, profite d'un rebond son bénéfice de l'ordre 27% sur un an sur la période, à 6,6 milliards de dollars. « Ce sont des résultats remarquables, bien au-delà des attentes des analystes », notamment au niveau des revenus et du coût du risque, c'est-à-dire les provisions pour risque d'impayés, observe David Benamou, directeur des investissements d'Axiom Alternative Investments.

Provisions et litiges

Au cours du trimestre, plusieurs banques ont, en effet, été contraintes de mettre de l'argent de côté pour gérer des litiges et des risques d'impayés de clients. Le premier groupe bancaire allemand Deutsche Bank fait face à d'importants litiges, notamment aux Etats-Unis, et d'une hausse du coût du risque ce qui plafonne son bénéfice à 763 millions d'euros (-27%).

En France, ce sont les créanciers du groupe de distribution Casino, lesté par une dette de 6,4 milliards d'euros et soumis à une lourde restructuration, qui s'apprêtent à renoncer à une partie de leurs fonds prêtés.

Les banques françaises profitent moins de la remontée des taux

Les banques françaises se montrent un peu en retrait sur ce second trimestre, subissant paradoxalement la remontée des taux, comme BPCE (973 millions d'euros de bénéfice net, en baisse de 18% sur un an). En dépit de résultats dans le vert, toutes ont enregistré un produit net bancaire, équivalent du chiffre d'affaires pour le secteur, en baisse.

Ce « trou d'air » épisodique, selon Rafael Quina, analyste pour l'agence de notation Fitch, tient au fait que la France connaît « une retarification assez lente du portefeuille de crédit » par rapport à ses concurrents étrangers. Dans l'Hexagone, les prêts étant essentiellement accordés à taux fixe contrairement par exemple au Royaume-Uni, seuls les nouveaux prêts peuvent appliquer la hausse des taux. Dans le même temps, les établissements doivent mieux rémunérer l'ensemble de l'épargne placée chez elles.

Les banques d'affaires souffrent en Europe et aux Etats-Unis

Les banques d'affaires ont subi un printemps difficile. Le franco-américain Lazard a publié une perte nette de 124 millions de dollars entre avril et juin, après un premier trimestre déjà dans le rouge. Le resserrement des conditions financières et l'incertitude géopolitique jettent un froid sur le marché des fusions et acquisitions, coeur d'activité des banques d'affaires.

Son rival Rothschild, plus diversifié, dégage un bénéfice net, mais divisé par deux entre janvier et juin, à 128 millions d'euros. Cette tendance est aussi visible outre-Atlantique. Le bénéfice net de Goldman Sachs a fondu de 62% au deuxième trimestre à 1,1 milliard de dollars, touché par le peu d'opérations de fusion-acquisition ainsi que par une activité ralentie dans la gestion d'actifs.

(avec AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 04/08/2023 à 18:25
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"seuls les nouveaux prêts peuvent appliquer la hausse des taux" Nous avons ça quand même même si cela semble totalement logique au sein d'une dictature financière c'est pas mal.

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