Un ex-trader français de Barclays condamné pour fraude sur l'Euribor

Philippe Moryoussef a été reconnu coupable de complot en vue d'organiser une fraude sur le taux interbancaire Euribor. Un scandale de manipulation pour lesquelles de grandes banques ont été condamnées à des milliards d'amendes.
Delphine Cuny
Philippe Moryoussef, ex-trader star de la Barclays, à Londres en janvier 2016. Il ne s'est pas présenté au procès et est désormais réfugié en France selon son avocat.
Philippe Moryoussef, ex-trader star de la Barclays, à Londres en janvier 2016. Il ne s'est pas présenté au procès et est désormais réfugié en France selon son avocat. (Crédits : Reuters)

Près de dix ans après les faits, et six ans après l'ouverture d'une enquête par le Serious Fraud Office (SFO), l'agence de lutte contre la corruption et les infractions financières les plus graves, un ancien trader star de la Barclays, le Français Philippe Moryoussef, a été reconnu coupable de complot en vue d'organiser une fraude par la justice britannique dans l'affaire des manipulations du taux d'intérêt interbancaire Euribor. Sa condamnation, tout comme celle de l'ex-trader de Deutsche Bank, un autre Français, Christian Bittar, qui a plaidé coupable en mars dernier, sera rendue publique la semaine prochaine, selon l'agence Bloomberg. Il risquerait 10 ans de prison.

En revanche, le tribunal de Southwark Crown à Londres a innocenté un cadre de la Deutsche Bank, Achim Kraemer, toujours en poste. Après huit jours de délibération, le jury n'est pas parvenu à émettre un verdict sur les trois autres accusés, d'ex-traders de Barclays, le Britannique Colin Bermingham, l'Italien Carlo Palombo, et la Danoise Sisse Bohart. Les faits qui leur sont reprochés remonte à la période allant de janvier 2005 à décembre 2009. L'accusation estime qu'ils ont organisé cette fraude pour augmenter leur bonus.

Des milliards d'amendes

Philippe Moryoussef n'était pas présent à son procès et s'est réfugié en France, a expliqué son avocat, qui envisage de faire appel devant la Cour européenne des droits de l'homme, selon City AM.

"À ce stade, Philippe Moryoussef réserve ses explications et sa défense aux tribunaux français qui sont bien au fait de sa situation judiciaire", a-t-il fait savoir dans une déclaration, dénonçant un procès "en violation des standards de procédures internationaux"

Dans cette affaire, le SFO avait demandé l'extradition de quatre ex-traders de Deutsche Bank et d'un ex-market maker de la Société Générale, mais la justice allemande et la française l'ont débouté.

Plusieurs banques ont été lourdement condamnées, notamment par la Commission européenne, dans ce scandale de manipulation de ce taux, qui sert de référence pour le calcul des produits dérivés des taux d'intérêt (swaps, options), utilisés par les entreprises pour se protéger des variations de taux ou pour spéculer. Des manipulations similaires ont eu lieu sur le Libor, le taux de référence du marché monétaire des devises. Ce scandale a également donné lieu à de lourdes condamnations ou amendes, Bank of America, Citigroup, JP Morgan, HSBC, UBS et plus récemment la Société Générale. Deutsche Bank avait écopé de la plus lourde amende, 2,5 milliards de dollars, pour son implication dans l'affaire Libor.

Delphine Cuny

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Commentaires 3
à écrit le 16/07/2018 à 9:30
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dans votre article vous evoquez de lourdes amendes!!!!!!!!!! pouvez me dire combien de milliards ont gagnés ces fraudeurs de banquier? les amendes infligées ne sont que des pourboires 111

à écrit le 13/07/2018 à 12:56
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En cabane, et vite.

à écrit le 13/07/2018 à 8:48
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SUrtout les états unis ont fait payer les banques car l'ue elle s'est largement prosternée devant les établissements financiers fraudeurs. Vite un frexit. "Plus de 320 milliards de dollars : les amendes payées par les banques depuis la crise"...

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