Cambridge Analytica : Facebook, toujours sous pression des autorités

Des États-Unis à l'Europe, Facebook est visé par des enquêtes. Le plus grand réseau social au monde est critiqué pour ne pas avoir protégé davantage les données de 50 millions d'utilisateurs, retrouvées entre les mains d'un cabinet d'analyse Cambridge Analytica à des fins politiques. Mark Zuckerberg, Pdg et co-fondateur de Facebook, devrait témoigner en personne devant le Congrès américain. Une première.
Anaïs Cherif
La Commission européenne souhaite savoir si les données personnelles d'utilisateurs européens de Facebook ont été touchées par l'affaire Cambridge Analytica.
La Commission européenne souhaite savoir si les données personnelles d'utilisateurs européens de Facebook ont été touchées par l'affaire Cambridge Analytica. (Crédits : Dado Ruvic)

Plus d'une semaine après le scandale Cambridge Analytica, Facebook est plus que jamais sous la pression des autorités américaines et européennes. Il faut dire que l'affaire ouvre le débat de la vie privée en ligne et remet en cause le cœur du business model du plus grand réseau social mondial : la collecte de données à des fins publicitaires, qu'elles soient commerciales ou politiques.

En effet, le cabinet d'analyse Cambridge Analytica, au service de Donald Trump pendant sa campagne électorale en 2016, a mis la main sur les données personnelles de 50 millions d'utilisateurs Facebook, sans leur consentement direct. Les informations auraient été obtenues par le biais d'une application créée en 2013 par l'universitaire américain Aleksandr Kogan.

Lire aussi : Cambridge Analytica : Facebook au coeur d'un nouveau scandale

Aux États-Unis, le Bureau de protection des consommateurs de la Commission fédérale américaine du commerce (FTC) a confirmé, lundi 26 mars, enquêter sur l'affaire. Ce n'est pas tout. Mark Zuckerberg, Pdg et co-fondateur de Facebook, a été appelé à témoigner devant le Congrès des États-Unis dès que le scandale a éclaté. Traditionnellement, le géant américain envoie des cadres de l'entreprise, comme en novembre dernier sur le dossier de campagnes de propagandes russes durant la présidentielle américaine en 2016. Mais cette fois-ci, Mark Zuckerberg, qui limite pourtant ses prises de paroles publiques, devrait se rendre devant le Congrès en personne, assuraient mardi 27 mars Reuters et le Wall Street Journal.

Zuckerberg botte en touche pour les Britanniques

Le milliardaire devrait être interrogé, entre autres, sur la protection des données des utilisateurs. Les parlementaires américains souhaitent savoir comment les informations de 50 millions d'usagers ont fini, sans qu'ils en soient informés, entre les mains du cabinet d'analyse politique Cambridge Analytica. Une question que ne pourra pas lui poser la commission parlementaire britannique.

En effet, le fleuron de la Silicon Valley a fait savoir dans une lettre publiée lundi que le directeur technique de Facebook, Mike Schroepfer, ou alors le responsable produit, Chris Cox, se présentera devant les membres de la commission sur le numérique, la culture, les médias et le sport. Le président de la commission, Damian Collins, a jugé "stupéfiante" la dérobade de Mark Zuckerberg et a insisté mardi sur Twitter pour que celui-ci réponde en personne aux questions des députés, même par liaison vidéo.

L'Europe veut des réponses d'ici deux semaines

En parallèle, la Commission européenne a déclaré lundi laisser un délai de deux semaines à Facebook pour apporter des réponses aux questions soulevées par le scandale Cambridge Analytica - notamment si les données personnelles d'Européens ont été compromises. L'exécutif européen souhaite également que le réseau social américain l'informe des mesures envisagées pour éviter qu'une telle affaire puisse se reproduire, précise le courrier rédigé par la commissaire en charge de la Justice, Vera Jourova, rapporte l'AFP.

Le scandale Cambridge Analytica a déjà fait partir en fumée plus de 70 milliards de dollars de capitalisation boursière au groupe. Depuis 2016, et la prolifération des fake news, Facebook s'embourbe dans les polémiques. Il faut dire que le premier réseau social mondial est devenu gigantesque : il est utilisé par 2,13 milliards de personnes sur une population mondiale de 7 milliards. Une audience - et une responsabilité - que la plateforme n'avait pas anticipée en 2004, lors de sa création à Harvard en tant que simple trombinoscope universitaire.

Lire aussi : #DeleteFacebook : Zuckerberg admet un "problème de confiance"

(Avec agences)

Anaïs Cherif

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Commentaires 2
à écrit le 28/03/2018 à 19:28
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quelle naiveté générale... la revente des données à des fins publicitaires ou de groupes de pression fait partie du bussiness-plan de facebook..croire l ' inverse est stupide personnellement j 'ai arrêté il y 4 ans mon compte facebook aprés 1 an d...

à écrit le 28/03/2018 à 14:38
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Ce qui est stupéfiant c' est que le Royaume-uni s'imaginait que Mark Zuckerberg en personne allait se déplacer à Londres. Les britanniques ça doit faire en comptant large 3% des utilisateurs de facebook. Bienvenu dans le monde réel.

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