Forte hausse des patrons remerciés pour manquements à l'éthique

Depuis 2012, le nombre de changements de dirigeants dus à des comportements inappropriés (harcèlement, corruption, délits d'initiés...) a augmenté de 36%, passant de 3,9% à 5,3%, selon une étude de PwC.
"Les conseils d'administration sont beaucoup plus conscients" que par le passé des "risques" liés aux affaires.

Depuis quelques années, l'éthique a pris une place de plus en plus importante dans les entreprises et particulièrement celles à forte capitalisation boursière. Le nombre de départs consécutifs à des scandales ou à des affaires ayant trait à l'éthique a augmenté de 36% au cours des cinq dernières années, souligne une étude publiée lundi par le cabinet PwC, qui a analysé les renouvellements de dirigeants dans les 2.500 plus grandes entreprises cotées en Bourse à travers le monde,

Entre 2007 et 2011, seuls 3,9% des changements de dirigeants étaient dus à des comportements inappropriés, comme des actes de corruption, des délits d'initié, des actions entraînant un désastre écologique ou des problèmes de harcèlement. Or depuis 2012, ce chiffre atteint 5,3%.

"Moralisation de la vie publique" dans l'après-crise

Cette augmentation, qui s'inscrit dans une tendance à la baisse du taux de renouvellement mondial chez les dirigeants d'entreprise (15% des grandes entreprises ont changé de dirigeant en 2016 contre 16,6% en 2015), est particulièrement marquée dans les très grandes entreprises, souligne PwC.

"Il y a de plus grandes attentes concernant la moralisation de la vie publique. Cela touche aussi les entreprises", explique Pierre Péladeau, associé Strategy&, l'activité de conseil en stratégie de PwC, qui attribue la hausse des évictions pour cause éthique à plusieurs facteurs.

Parmi elles: "la méfiance de l'opinion publique suite à la crise financière de 2007-2008", le "renforcement de la réglementation", mais aussi "l'arrivée massive des moyens de communication numérique", à l'origine d'une "accélération de l'information", qui nous parvient en continu.

"Les conseils d'administration sont beaucoup plus conscients" que par le passé des "risques" liés aux affaires. "Ils savent qu'ils sont surveillés, donc il font attention", explique à l'AFP Pierre Péladeau, qui précise que "l'ensemble des régions du monde sont concernées".

Les Brics particulièrement concernés

Selon PwC, le nombre de départs liés à des manquements à l'éthique a ainsi grimpé de 41% depuis 2012 dans les pays d'Europe occidentale, et de 141% dans les Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), où "les scandales et les affaires ont eu le plus d'impact ces dernières années".

Le nombre de départ suite à des scandales a également fortement augmenté dans les entreprises américaines et canadiennes (+102%). Ces dernières enregistrent toutefois le taux de départ le plus bas pour ce motif (3,3%), en raison d'une "législation plus contraignante en la matière", souligne PwC.

(avec AFP)

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Commentaires 7
à écrit le 16/05/2017 à 0:44
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Venant de PWC c'est simplement délicieux

à écrit le 15/05/2017 à 14:24
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Un manager et à fortiori un patron, se doit doit d'être exemplaire. À partir de là, il peut mériter sa rémunération des qu'il atteint les objectifs qui lui sont assignés !!

le 15/05/2017 à 16:52
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je ne pense pas que votre commentaire concerne la FRANCE, où le baratin et le copinage sont biens suffisants pour justifier de fortes rémunérations.

à écrit le 15/05/2017 à 10:57
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Et quand les rémunérations scandaleuses seront-elles considérées comme contraires à l'éthique ? Quand les patrons qui se paient des millions, des dizaines de millions ou même plus d'une centaine de millions d'euros seront-ils remerciés ? J'attends a...

le 15/05/2017 à 16:26
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Tant que la propriété privée continuera à exister cela n'arrivera pas. Un patron qui met sang, eau et larmes sans parler des sacrifices et privations pour monter son entreprise peut bien se payer largement tant qu'il ne met pas en difficulté son ent...

le 16/05/2017 à 0:13
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@marousan Ce n'est pas en me prenant de haut que vous me ferez changer d'avis. Par ailleurs : 1. l'article porte sur l'éthique, donc votre remarque par rapport aux lois ne répond pas au sujet. 2. je ne vous demande pas de conseils sur ma carrièr...

à écrit le 15/05/2017 à 9:28
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Forte hausse... de 3.9 à 5.3 on ne parle pas de croissance économique là, c'est une hausse certaine mais modérée de part le potentiel extraordinaire de déviance psychiatrique des possédants et de leurs serviteurs. "20% des patrons seraient des ps...

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