Safran rattrapé par une affaire de corruption de Sagem

Le groupe a été condamné à 500.000 euros d'amende pour une affaire de corruption de Sagem au Nigéria en 2001. Safran a fait appel.
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Sept ans après la fusion entre Snecma et Sagem qui avait donné naissance à Safran, l'électricien Sagem avait autre chose dans la corbeille. Une accusation de corruption active d'agents nigérians entre 2000 et 2003 avec le versement de pots-de-vin en marge d'un contrat obtenu en 2001 d'un montant de 214 millions de dollars (171 millions d'euros) pour la fabrication de 70 millions de cartes d'identité.
Pour cette affaire, Safran a été condamné ce mercredi à 500.000 euros d'amende. Le groupe d'aéronautique, défense et sécurité, dont l'Etat possède 30%, à fait appel de cette décision. Le parquet qui n'avait pas d'ailleurs pas requis de peine précise contre Safran, jugé en tant que personne morale pour avoir avalisé les paiements, avait laissé le tribunal apprécier.

Aucun dirigeant de Safran n'est poursuivi
"C'est techniquement quelque chose de stupéfiant", car aucun haut dirigeant de Safran n'est poursuivi, a déclaré après l'énoncé du jugement, l'avocat de Safran, Francis Teitgen.
Deux cadres étaient également poursuivis pour le même chef. Jean-Pierre Delarue, ancien ingénieur commercial de Sagem au Nigeria, et François Perrachon, alors dirigeant du département "systèmes d'identifications". Tous deux été relaxés par la 11e chambre du tribunal correctionnel de Paris.
Le contrat avait été obtenu sous la présidence d'Olusegun Obasanjo.

Des accusations en plein colloque en 2005

En mai 2005, ce dernier avait pris à partie l'ancien directeur général de Safran, lui lançant durant un colloque: "Sagem n'avait pas besoin de graisser la patte de qui que ce soit, mais malheureusement, vous l'avez fait". Il avait affirmé que des pots-de-vin allant de 30.000 à 500.000 dollars (de 22.800 à 380.600 euros) avaient été versés, sans compter divers cadeaux, dont des montres Rolex. Selon l'accusation, des millions de dollars avaient ainsi été versés à de hauts responsables nigérians, dont le défunt ministre des affaires intérieures Sunday Afolabi, par le biais de sociétés intermédiaires.
L'enquête avait été ouverte en France en janvier 2006, après des dénonciations au Nigeria, en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis.
Pour la défense de Safran, Bernard Casanova avait plaidé lors de l'audience que le groupe n'avait eu "aucun besoin de corrompre parce qu'il était le meilleur" dans ce domaine de la fourniture de cartes d'identité.
Il avait assuré que la doctrine de Safran était "corruption: tolérance zéro". "Aujourd'hui, il est établi qu'il y a bien eu des pots-de-vin versés". "Mais à l'époque, cela s'était fait à l'insu" du groupe, avait-t-il soutenu.

 

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Commentaires 4
à écrit le 06/09/2012 à 7:19
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NOOOOOOOON ! ! ! ! ! ce journal raconte n'importe quoi ! ! les pots de vin, ça existe encore?? on appelle cela "l'exception Française" , c'est comme les 35 h ! ! ! on voudrait acheter ou vendre, mais sans "valise" ni "cadeaux" ! ! ! sauf qu'en Afriq...

le 15/02/2013 à 19:38
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entièrement d'accord ! malheureusement en France il y a plus d'eva Joly que de gagnants sur les marchés internationaux!

à écrit le 06/09/2012 à 6:19
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Pour vendre sns pots de vin dans le tiers monde, où la corruption bat son plein, amusez-vous bien !!! Ce genre de condamnation est d'une stupidité sans égale !!!

à écrit le 05/09/2012 à 22:13
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Sagem , Elecma , Hispano Suiza , Lebozec et Gautier , Microturbo , Messier , Air Equipement , Bronzavia , Mmp , Ratier Figeac , La Sochata , Thomson , ... et les sous-traitants , les petits cadeaux , les enveloppes , les suicides , les duels à coup ...

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