
On en sait un peu plus sur le montant précis de la proposition d'Airbus Helicopters à base de Caracal H225M en Pologne: 13,3 milliards de zlotys (soit 3,1 milliards d'euros). C'est la presse polonaise, et plus précisément le magazine spécialisé Defence24, qui a révélé ce montant sur la base d'un compte rendu d'une réunion d'une commission parlementaire en charge de l'économie, à laquelle étaient conviés des représentants des ministères de la Défense et de l'Economie, des députés et les trois constructeurs qui étaient en compétition (Airbus Helicopters, Sikorsky et AgustaWestland).
Ouverture des négociations sur les offsets
Le journal polonais a également indiqué que le ministère de l'Économie allait commencer le 30 septembre les négociations sur les compensations (offsets) avec le constructeur de Marignane, qui propose de produire plus de 90% du contrat en Pologne, selon Defence24. Produire sur place était la condition sine qua non pour espérer gagner cet appel d'offres. Dans le cadre de cette campagne stratégique, le constructeur franco-allemand a signé en 2013 un accord industriel avec le polonais WZL-1. Cette entreprise, basée à Lodz et spécialisée dans la maintenance aéronautique, assemblera le Caracal si Airbus Helicopters gagne la compétition.
De son côté, le motoriste et partenaire d'Airbus Helicopters dans cet appel d'offres, Turbomeca (groupe Safran), installera également une chaîne d'assemblage pour les turbines du H225M. WZL-1 devrait acquérir les capacités de fabriquer et d'entretenir les turbines. Safran a pour sa part une usine implantée à Sedziszow Malopolski dans le sud-est de la Pologne (Hispano-Suiza) et qui emploie plus de 500 personnes. Elle produit des pignons et des carters pour les transmissions de puissance et en réaalise le montage. Elle produit des composants pour moteurs d'avions, d'hélicoptères et de nacelles. De plus, WZL-2 doit accéder à des compétences dans l'avionique. Enfin, Airbus Group va installer un centre de recherches à Lodz.
Des polémiques sur le choix du ministère de Défense
Defence24 fait état de polémiques récurrentes sur le choix du ministère de la Défense en faveur d'Airbus Helicopters. Pour autant, le général Adam Duda, chef de l'Inspection des armements, a rappelé que les trois offres présentées en décembre 2014 avaient toutes largement dépassé le budget alloué à l'achat de ces hélicoptères. D'où notamment la baisse de la cible qui est passée de 70 à 50 hélicoptères.
Au final, le ministère de la Défense, selon le général Duda, avait dû rejeter les deux offres de Sikorsky et d'AgustaWestland "pour des raisons formelles" car elles "ne pouvaient pas être acceptées en raison des règles du jeu" de l'appel d'offres, a écrit Defence24.
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