C'est la très bonne nouvelle que toute l'Europe spatiale attendait. « Nous sommes de nouveau sur la bonne voie pour rétablir l'accès autonome de l'Europe à l'espace », s'est réjoui le directeur général de l'Agence spatiale européenne (ESA), Josef Aschbacher, cité dans un communiqué commun publié jeudi soir par l'ESA, le CNES et ArianeGroup, maître d'œuvre et autorité de conception du lanceur, . L'essai à feu de longue durée du lanceur Ariane 6 sur son pas de tir au Centre Spatial Guyanais (CSG) s'est déroulé à Kourou dans la soirée de jeudi avec succès. Et plus précisément, ce nouvel essai à feu complet de l'étage principal d'Ariane 6 était vraiment une étape majeure de la campagne des essais combinés.
Un succès qui reste néanmoins à confirmer par les analyses complètes et détaillées des données enregistrées par tous les capteurs pour cette répétition générale en vue du premier vol prévu au deuxième trimestre 2024, le diable pouvant parfois se cacher dans les détails. Ainsi, l'ESA, qui gère et finance le programme Ariane 6, l'avait d'ailleurs amèrement constaté lors du précédent essai sur lequel une anomalie avait été détectée sur la tuyère à l'issue des analyses. « Ariane 6 dispose désormais d'un étage principal et d'un étage supérieur suffisamment testés pour envisager le vol inaugural », a pu affirmer le président exécutif d'ArianeGroup, Martin Sion, cité également dans le communiqué commun.
Vulcain 2.1 a fonctionné pendant plus de 7 minutes
En dépit d'une anomalie « légère » détectée juste avant le début de l'essai mais rapidement corrigée par les équipes sur place, tous les voyants d'Ariane 6 sont pour le moment au vert. Et pas des moindres, notamment ceux du moteur Vulcain 2.1. Une fois allumé, il a fonctionné pendant plus de 7 minutes en régime stabilisé. Ce nouvel essai à feu complet, réalisé dans le cadre des essais combinés, a permis de valider l'intégralité de la phase de vol de l'étage principal d'Ariane 6 en simulant une chronologie complète de lancement. Cette réussite contribue à la qualification des opérations de chronologie et à la qualification du fonctionnement de l'étage principal d'Ariane 6. Ce dernier avait déjà été testé sur le profil de mission du vol inaugural sur son banc de test du DLR allemand à Lampoldshausen (Allemagne) le 1er septembre.
« La séquence d'essai du 23 novembre s'est déroulée comme les précédentes, dans un scénario de chronologie finale du lanceur complet, représentatif d'un lancement, incluant le retrait du portique mobile ainsi que le remplissage en hydrogène liquide (-253° Celsius) et en oxygène liquide (-183° Celsius) des réservoirs de l'étage principal et de l'étage supérieur du lanceur. Elle s'est terminée cette fois-ci par l'allumage du moteur Vulcain 2.1 de l'étage principal, suivi de plus de 7 minutes de fonctionnement stabilisé couvrant l'intégralité de la phase de vol de l'étage principal du lanceur », ont expliqué les trois partenaires.
Cet essai « constitue un jalon essentiel de la campagne d'essais combinés et s'intègre dans la qualification globale du système de lancement, comprenant le lanceur et les installations au sol, notamment l'ensemble de lancement ELA4 dédié à Ariane 6, avec sa zone de lancement ZL4 », ont expliqué l'ESA, le CNES, qui gère le pas de tir à Kourou, et l'industriel ArianeGroup, maître d'oeuvre d'Ariane 6 dans le communiqué commun. « Au fil des essais, au fil des semaines, ce sont toujours plus de données collectées et analysées, et qui ont permis aux équipes de comprendre et de maîtriser ce nouveau système de lancement », a analysé le PDG du CNES, Philippe Baptiste, cité également dans le communiqué commun.
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