![Le titre de Boeing cédait 6,70% à Wall Street jeudi soir.](https://static.latribune.fr/full_width/2352487/le-logo-de-boeing.jpg)
Boeing décroche à Wall Street. Jeudi, l'action du constructeur américain a chuté à la Bourse de New-York, après les déclarations du directeur financier du groupe Brian West, selon lesquelles le constructeur aéronautique ne prévoit plus de dégager de trésorerie lors de son exercice 2024.
Vers 17h00 GMT (19 heures en France), le titre cédait 6,7%, et 7,58% encore ce vendredi aux alentours de 11h30. Empêtré dans une série de difficultés, notamment un incident en vol le 5 janvier, le groupe a effacé environ un tiers de sa capitalisation boursière depuis le début de l'année.
« Nous nous attendons à puiser dans notre trésorerie plutôt qu'à la faire croître cette année », a déclaré Brian West lors d'une conférence organisée par le cabinet Wolfe Research, à New York.
Le directeur financier a expliqué prévoir un flux de trésorerie positif (cash flow) au second semestre, mais qui sera insuffisant pour compenser le solde négatif des six premiers mois. Lors de la présentation des résultats de l'avionneur, fin avril, Brian West avait confirmé la prévision d'un flux de trésorerie positif sur 2024, à hauteur de moins de cinq milliards de dollars.
Ralentissement des cadences
Boeing doit faire face à un ralentissement de ses cadences, lié à des difficultés structurelles mais aussi à des directives imposées par l'Agence américaine de régulation de l'aviation civile (FAA).
Après l'incident survenu le 5 janvier, quand la porte d'un appareil exploité par la compagnie Alaska Airlines s'est détachée en plein vol, la FAA a procédé à une inspection approfondie des sites du groupe. Elle a ensuite imposé à l'entreprise de limiter à 38 exemplaires par mois la production de son avion vedette, le 737, alors que Boeing ambitionnait d'accélérer le rythme. Le constructeur américain comptait atteindre son objectif de cinquante exemplaires fabriqués par mois en 2025/2026.
Sur les quatre premiers mois de l'année, le constructeur n'a livré que 107 appareils, dont 83 de la famille des 737. En avril, Boeing n'a remis que 24 avions à leurs propriétaires, dont 16 exemplaires du 737 MAX, son appareil vedette, deux 767-300, quatre 787 Dreamliner et deux 777 en version cargo.
Livraisons et commandes en berne
Du côté des commandes, la moisson n'a pas été très florissante en avril avec sept commandes brutes : cinq appareils 787 Dreamliner et deux 777-9. La cessation d'activité, en février, de la compagnie canadienne à bas coût Lynx Air a entraîné l'annulation en avril d'une commande de vingt-neuf 737 MAX.
De son côté, la compagnie japonaise All Nippon Airways a annulé sa commande de sept 787-10 et de deux 777-9. Son carnet de commandes atteignait fin avril 6.209 avions, dont 4.325 portant sur le 737 MAX.
Jeudi, Brian West a également indiqué que le groupe avait dû interrompre ses livraisons à la Chine à la suite d'un problème d'homologation d'une batterie au lithium par l'Agence chinoise de l'aviation civile (CAAC). Le directeur financier a dit s'attendre à ce que ce développement affecte négativement le flux de trésorerie de Boeing.
Outre le manque de rentrées financières consécutif au ralentissement de sa production, Boeing a également dû indemniser plusieurs compagnies contraintes de maintenir au sol leurs appareils 737 Max 9 après l'incident d'Alaska Airlines.
Malgré les problèmes de Boeing, son patron a obtenu le soutien des actionnaires la semaine dernière. L'assemblée générale des actionnaires de Boeing a reconduit vendredi 18 mai la totalité du conseil d'administration, y compris Dave Calhoun qui va pouvoir quitter le groupe en fin d'année avec une enveloppe de plus de 33 millions de dollars validée par l'AG. Dave Calhoun, membre du conseil depuis 2009 et patron de l'avionneur depuis début 2020, doit partir d'ici fin 2024, emporté par des crises multiples liées à des problèmes de production et de contrôle qualité.Le patron de Boeing a le soutien des actionnaires
(Avec AFP)
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